30 mai 2018

Trans Mountain Doc

«Au lieu de travailler pour la survie des plus riches, nous devrions travailler pour la survie des plus drôles, au moins nous pourrions tous mourir en riant.»
~ Lily Tomlin

Ce matin, la chronique de Vincent Graton portait sur l’achat de Trans Mountain par le gouvernement fédéral et les promesses non tenues de Justin Trudeau. Irrésistible sa tirade. 

Vincent Graton (1) comédien et chroniqueur radio. Photo : Journal de Québec

Transcription partielle : «Justin Trudeau n’était même pas en chambre pour répondre aux questions concernant l’achat du pipeline Kinder Morgan, il donnait une entrevue à la chaine Bloomberg. Alors pendant que le parlement siégeait, M. Trudeau, lui, était assis devant une journaliste de la chaine Bloomberg. Pendant que le parlement d’Ottawa est saisi d’une décision aussi importante, le premier ministre donne une entrevue, il n’est pas là, dans la maison du peuple, là où se jase, entre autres, l’avenir environnemental.  ...
   Mais il y a une promesse de M. Trudeau, une promesse forte, qui demeure intacte parmi toutes celles que vous avez énumérées : la légalisation du pot. Et on comprend de plus en plus son utilité. Parce qu’à force de ne pas respecter ses promesses électorales, à force de constater l’arrogance de M. Trudeau, un petit peu baveux face aux provinces, à force de le voir exhiber ses tenues qui flashent, alors donc, à force de le voir cultiver la façade plutôt que le fond, mis à part le fond du baril de pétrole, la promesse de légalisation de M. Trudeau nous sera salutaire parce qu’on pourra regarder le monde et les espèces disparaître en en fumant du bon, en étant gelés ben raide devant le réchauffement climatique. On verra pu rien. Ça va être extraordinaire! On va en fumer du bon pendant que tout pète!»

Chronique du 30 mai 2018 à Gravel le matin – Audiofil (à 8 h 14)

Prédiction de l’humoriste et scripteur Daniel Thibault : l'oléoduc Trans Mountain sera à Justin Trudeau ce que la Formule E est à Denis Coderre.

Être en affaires signifie, entre autres, prendre des risques à ses dépens. Normalement, les entreprises sont responsables de leurs gains et pertes, et si elles se retrouvent en mauvaise posture, elles doivent l’assumer. Elles peuvent même déclarer faillite. Alors, pourquoi indemniser Kinder Morgan, dont les revenus dépassent probablement le PIB canadien? C’est insensé. Donc, en achetant l’oléoduc, le gouvernement (c’est-à-dire «nous») sera responsable de payer les dégâts de tout accident ou déversement. Sympa, non!  

«Les entreprises peuvent profiter des individus, mais ce sont les gouvernements qui se font véritablement piéger. Kinder Morgan pourra ajouter un nouveau trophée de chasse à sa collection : le gouvernement libéral. Rappelons-nous qu'il s'agit des mêmes Richard Kinder et Bill Morgan qui ont conclu une entente avec la société Enron Liquids Pipeline pour créer l'entreprise Kinder Morgan actuelle. Oui, Enron, l'entreprise tristement célèbre pour sa comptabilité frauduleuse, qui avait menti au public américain en ne divulguant pas ses dettes et ses pertes. Les citoyens canadiens auront droit à un scénario légèrement remanié. Les libéraux se font arnaquer par des gros bonnets de l’industrie et ce sont les Canadiens qui en paieront la facture.» ~ Elizabeth May, Parti Vert https://www.greenparty.ca/fr


Mais après tout, l’important n’est-il pas de brasser de grosses affaires et de créer des emplois? Saviez-vous que les recherches réalisées par l’industrie pétrolière américaine sur la création d’emplois reliés à l’exploitation incluent l’ouverture de restos fastfood, salles de spectacles, bars / bars de danseuses, et ça va de soi, commerce du sexe... dans la catégorie «emplois indirects».

La Vérif : combien d'emplois seront générés par le pipeline Trans Mountain?

ICI Radio-Canada Nouvelles | 11 avril 2018

La première ministre de l'Alberta fait miroiter des dizaines de milliers d'emplois au pays si l'élargissement du pipeline Trans Mountain va de l'avant. Les promesses de Rachel Notley sont-elles fondées? L'équipe de La Vérif s'est penchée sur la question.
   Le projet Trans Mountain consiste à doubler un pipeline qui relie Edmonton à Burnaby, tout prêt de Vancouver.
   Pour défendre le projet, le gouvernement fédéral et celui de l'Alberta disent que la construction du pipeline à elle seule pourrait créer 15 000 emplois directs ou indirects dans l'ouest du pays.
   Ce chiffre est tiré d'une étude réalisée par le Conference Board du Canada, un document qui a été commandé et payé par Trans Mountain.
   En audition devant l'Office national de l’énergie, les dirigeants de Trans Mountain ont avancé qu'en moyenne, 2500 personnes avaient travaillé directement pendant environ 3 ans sur la construction du pipeline. D'autres emplois - indirects - auraient été générés par les retombées économiques du projet.
   Une fois en service, on dit que le pipeline pourrait soutenir jusqu'à 37 000 emplois sur un horizon de 20 ans. Or, la plupart d'entre eux seraient en réalité des emplois indirects. Selon Ressources naturelles Canada, l'exploitation du pipeline devrait nécessiter l'équivalent de 440 travailleurs à temps plein.


Recommandé par Vincent Graton https://twitter.com/gratonvincent?lang=en :

Contre l’expansion du pipeline de Kinder Morgan

Par Dominic Champagne, Le Devoir 16 mai 2018

[...] Il importe de rappeler que les émissions de GES liées à la production de pétrole des sables bitumineux ont crû de 600 % depuis 1990 et que le Canada produit presque deux fois plus de pétrole qu’il s’en consomme au pays. À l’heure où la science exige de laisser sous terre 80 % des ressources connues en hydrocarbures, il est immoral et irresponsable de soutenir l’accroissement de l’extraction du pétrole le plus sale au monde. En investissant directement dans un projet de pipeline pour créer une rentabilité artificielle, le gouvernement briserait l’un de ses engagements les plus significatifs pour la lutte contre les changements climatiques, celui de cesser toute subvention à l’industrie pétrolière. [...]

[...] La décarbonisation de notre économie est un processus concret qui doit reposer sur des mesures réelles. Elle dépend de choix cohérents à toutes les échelles de la société. Il est vrai que notre dépendance aux hydrocarbures est profonde et s’en défaire est un important défi à relever. Les investissements du gouvernement fédéral doivent par conséquent soutenir les efforts des acteurs économiques qui y contribuent et non pas ceux des acteurs qui en sont l’obstacle principal. Tout investissement se doit de soutenir la reconversion des secteurs de notre économie qui sont trop intenses en émissions, celui des hydrocarbures en priorité, et aider les travailleurs et les communautés à faire la transition vers des emplois et des activités plus écologiques — tout en s’assurant que les Premières Nations ne soient pas exclues de cette nouvelle économie comme elles l’ont souvent été jusqu’à maintenant.

Article intégral :

Si ça vous intéresse, ces poupées existent vraiment et sont vendues autour de 130 $ CDN 


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(1) L’automne dernier, avec détermination, Vincent Graton a demandé des comptes au gouvernement fédéral concernant le scandale des «Paradise Papers».

Vincent Graton offre un Oiseau de paradis à Justin Trudeau

Après lui avoir adressé des messages sur Twitter chaque jour depuis deux semaines, le comédien Vincent Graton cherche de nouveaux moyens pour attirer l’attention du premier ministre du Canada sur les paradis fiscaux.
   Il s’est donc présenté au bureau montréalais de Justin Trudeau avec un bouquet de fleurs composé d'un Oiseau de paradis «pour faire un clin d'œil aux paradis fiscaux.»
   «Ce n’est pas un sujet sexy, mais quand on a besoin de sous pour l’éducation, la santé, pour l’environnement et qu’on apprend en même temps que l’an dernier 731 milliards de dollars canadiens étaient dans des abris fiscaux, bien, ça n’a pas de maudit bon sens», a expliqué Vincent Graton.
   Le scandale des «Paradise Papers» a été la goutte qui a fait déborder le vase. Depuis, il veut que le gouvernement de Justin Trudeau serre la vis aux «bandits sans morale qui se sauvent de l’impôt.» Il interpelle donc tous les jours le premier ministre, en vain.
   Le premier ministre n’était pas présent à son bureau pour accepter les fleurs, mais une employée lui a promis qu’elle allait lui remettre.
    Jour 15
    Bonjour Monsieur @JustinTrudeau
    Mon équipe et moi sommes passés à votre bureau de comté hier.
    On légifère pour éviter les fuites de capitaux canadiens vers les paradis fiscaux?
Au plaisir d'avoir de vos nouvelles!
    #paradisfiscauxTrudeau https://t.co/N3L7KBzaAg
    — gratonvincent (@gratonvincent) 22 novembre 2017

Écho au Parlement

Le député bloquiste Gabriel Sainte-Marie a décidé, pour sa part, d’interpeller en personne Justin Trudeau. Il s’est levé en chambre mardi pour parler de la requête de Vincent Graton. Le premier ministre n’a pas répondu au député ni à M. Graton. Appelé à réagir régulièrement sur le sujet, il répète que son gouvernement a investi un milliard de dollars pour combattre l’évasion fiscale. Le comédien Vincent Graton compte continuer à mettre de la pression sur Justin Trudeau jusqu’à ce qu’une réglementation plus stricte soit mise en place pour freiner l’évasion fiscale.
(TVA Nouvelles, 22 novembre 2017)  

29 mai 2018

Plastique Doc

Avant d’aborder le vif du sujet, je crois que la nouvelle du jour au sujet de Kinder Morgan / Trans Mountain mérite une attention spéciale. Non seulement Justin Trudeau a décidé d’indemniser la compagnie texane (privée) Kinder Morgan, mais aussi d’acheter le contrat d’expansion du pipeline Trans Mountain. Cet achat est une fausse nationalisation ou étatisation, puisque le tout sera offert aux enchères (à des intérêts privés). Retour à la case de départ, c’est-à-dire à la perte de notre souveraineté en gestion de nos ressources. De toute façon ce doublon d’un pipeline déjà existant ne servira qu’à satisfaire l’appétit insatiable du marché asiatique, pour ne pas dire chinois. (Voyez l’article du 28 mai Pétrole Doc, et surtout la série de documentaires; parfois je regrette de ne pas avoir un million+ de followers...) 


Pouvez-vous imaginer 34 cargos-pétroliers par mois (au lieu de 5 actuellement) à Burnaby, C.B.? Pouah, quelle horreur! Des amis qui habitent à Victoria depuis longtemps sont désemparés.


Ottawa rachète Trans Mountain pour 4,5 milliards de dollars 

Alexandre Shields | Le Devoir | 29 mai 2018

Le gouvernement de Justin Trudeau a non seulement décidé de racheter l’oléoduc Trans Mountain, mais aussi le projet d’expansion de ce même pipeline, afin de garantir sa réalisation. Ottawa offrira 4,5 milliards de dollars à la pétrolière texane Kinder Morgan et promet par la suite de revendre cette nouvelle infrastructure d’exportation de pétrole des sables bitumineux.
   Évoquant une mesure «exceptionnelle» prise pour «protéger» la réputation du Canada sur la scène internationale, le ministre des Finances, Bill Morneau, a fait savoir mardi que le gouvernement fédéral souhaite avant tout mettre un terme aux «inquiétudes» entourant la construction de cet oléoduc.
   Le gouvernement Trudeau s’est donc entendu avec la pétrolière Kinder Morgan pour racheter le pipeline Trans Mountain, en fonction depuis les années 1950, toutes les infrastructures connexes, mais aussi le projet d’expansion de ce même oléoduc. [...]  
   «Notre gouvernement estime que l’entente commerciale que nous avons conclue avec Kinder Morgan constitue la meilleure façon de protéger des milliers de bons emplois bien rémunérés tout en générant, pour les Canadiens, un bon rendement du capital investi. Il s’agit d’un investissement dans l’avenir du Canada», a fait valoir Bill Morneau.
   Le ministre n’a pas voulu s’avancer sur une éventuelle augmentation de la facture pour le gouvernement, au-delà des 4,5 milliards de dollars promis à Kinder Morgan. Selon Ottawa, ce montant serait le maximum à débourser. Le coût total de la construction a néanmoins été évalué à 7,4 milliards de dollars par la pétrolière.
   Les partisans du projet d’expansion de Trans Mountain ont immédiatement salué le geste du fédéral. [...]  
   «Peu importe qui construit ce pipeline, cela ne change rien aux risques qu’il pose pour le climat, l’environnement, l’économie et les droits des Autochtones, a insisté Steve Cornish, chef de la direction de la Fondation David Suzuki. [...] Ce n’est pas le moment d’investir des fonds publics dans les énergies fossiles justement quand le reste du monde se tourne massivement vers les énergies propres.»
   Avant d’être élus, en 2015, les libéraux de Justin Trudeau avaient promis de mettre un terme aux subventions au secteur des énergies fossiles.
   Avec l’expansion du pipeline Trans Mountain, quelque 325 millions de barils de pétrole des sables bitumineux seraient transportés chaque année de l’Alberta aux côtes de la Colombie-Britannique, en vue de l’exportation vers les marchés asiatiques.
   Le gouvernement de la Colombie-Britannique s’oppose toutefois au projet. Victoria a même demandé récemment à la Cour d’appel de la province de reconnaître son droit de légiférer pour protéger son territoire contre la «menace» d’un déversement de pétrole. Les démarches juridiques lancées par la Colombie-Britannique visent précisément à restreindre le transport de pétrole brut sur son territoire.
   Il faut dire que ce projet ferait passer la capacité quotidienne de transport de 300 000 barils à 890 000 barils. Pour exporter tout ce pétrole des sables bitumineux, jusqu’à 34 pétroliers quitteraient chaque mois un port situé à Burnaby, en banlieue de Vancouver, contre 5 pétroliers actuellement. Or, soutient Victoria, «un seul déversement menacerait des milliers d’emplois en Colombie-Britannique».


Et la NATURE?!

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Cela dit, l’autre jour, j’attendais ma voiture en consultation chez docteur Mécano. Je prends un magazine au hasard – Canadian Geographic. Une autre gifle! Non seulement le Canada est un parfait cancre en pétrologie, mais aussi en recyclologie.
   N’ayant pas trouvé de traduction sur le site ni ailleurs, je me suis mise à la tâche (l’article est très long). Je publierai donc dans les jours qui viennent une traduction-maison de «Canada's dirty secret – Canada leads the developed world in per capita production of garbage». Terrifiant de saccager un si beau pays de la sorte.

En passant : sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique produites entre 1950 et 2015, 6,3 milliards sont devenues des déchets. La majeure partie de ce plastique (79 %) s’est retrouvée dans la nature ou dans les décharges, en particulier dans les océans. Seulement 9 % de ces déchets ont pu être recyclés. En 2015 plus de 8 millions de tonnes de plastique étaient déversées chaque année en mer. Après le ciment et l’acier, le plastique est à présent le troisième matériau le plus fabriqué et sa vitesse de production dépasse largement les autres matériaux. Elle a augmenté à une vitesse exponentielle, passant de deux millions de tonnes en 1950 à 400 millions de tonnes en 2015.

Les cétacés de la mer Méditerranée meurent, l’estomac empli de plastique

Alexandre Shields avec l’Agence France-Presse | Le Devoir 29 mai 2018

Getty Images. De plus en plus de cétacés meurent parce que leur estomac est rempli de ces déchets issus de l’activité humaine.  

Les scientifiques viennent d’apporter une preuve supplémentaire des impacts croissants de la pollution par le plastique dans la mer Méditerranée : de plus en plus de cétacés y meurent parce que leur estomac est rempli de ces déchets issus de l’activité humaine.
   La Commission européenne a d’ailleurs promis lundi de s’attaquer à cette menace pour les milieux marins.
   Des chercheurs de l’Institut de recherche sur les cétacés, basé en Grèce, ont analysé les données de nécropsies menées sur les dépouilles d’une dizaine de cachalots retrouvés morts sur les rives de la Méditerranée depuis 2001.
   Leurs constats sont on ne peut plus clair : ces grands cétacés à dents, qui se trouvent au sommet de la chaîne alimentaire, sont tous décédés parce que leur estomac était rempli de divers débris de plastique qui ont provoqué leur mort, notamment parce qu’ils empêchaient l’animal de s’alimenter.

Cachalot gavé de matière plastique

Dans un communiqué annonçant les résultats de leurs travaux, le biologiste Alexandros Frantzis cite en exemple le cas d’un jeune cachalot mâle échoué sur les côtes grecques et dont l’estomac contenait plus d’une centaine d’objets de plastique, dont des sacs d’emplettes.
   En février dernier, un autre animal retrouvé échoué en Espagne avait plus de 64 livres de déchets de plastique dans le système digestif, dont des sacs de plastique, des débris de filets de pêche et un bidon de carburant.

Article intégral :

Voyons  donc les effets de la pollution maritime sur la terre ferme (article de BBC News).  

À l’île de Rum en Écosse, on a photographié des cerfs dont les panaches étaient empêtrés d'engins de pêche abandonnés

Les photos ont été prises il y a un an, mais nous les publions maintenant en raison des préoccupations grandissantes concernant la pollution maritime.

Ces images ont été diffusées par le Scottish Natural Heritage (SNH) qui gère la Réserve naturelle nationale de Rum https://www.nature.scot/

Photo : Cerf rouge photographié avec une corde et une bouée orange enchevêtrées dans ses bois.

Photo : Ne pouvant pas se libérer de la corde qui nouait leurs panaches, ces deux jeunes cerfs sont morts.

Photo : Pollution maritime sur l’île de Rum.

Lesley Watts, gestionnaire de la réserve de Rum, a déclaré : «Les déchets maritimes sont un énorme problème international. Mais les petits gestes peuvent faire une grande différence, et tout le monde a un rôle à jouer. En collaboration avec de nombreuses organisations, SNH soutient la campagne de bannissement des pailles en plastique; et nous réduisons l’utilisation des plastiques à usage unique en offrant à notre personnel des tasses réutilisables. Si vous utilisez votre propre «sac pour la vie» (bag for life) pour vos achats, ou si vous ramenez vos déchets à la maison après une journée à la plage, vous pourriez aider à sauver la vie d’un animal.»
   La population de cerfs rouges de l’île a fait l'objet de recherches scientifiques depuis les années 1950. Les chercheurs étudient les comportements des chevreuils et les effets du changement climatique sur eux.
   Dr Richard Dixon, de Friends of the Earth Scotland, a déclaré que ces photographies de cerfs rouges sont devenues «un symbole fort du gaspillage en Écosse» en matière de ressources mondiales. «Nous sommes habitués à certaines images d'oiseaux, de mammifères marins et de tortues touchés par les déchets en plastique, mais ça, c'est beaucoup plus près de nous. Ces grands mammifères terrestres sont touchés par les choses que les gens jettent directement ou indirectement dans l'environnement maritime.»

Le plastique ingurgité

Les préoccupations concernant le niveau de pollution de la mer au large de l'Écosse, et le long de ses côtes, sont de plus en plus soulevées.
   Cette semaine, un groupe de bénévoles a réuni plus de 600kg de déchets sur le rivage de Red Point Beach, Gairloch, dans la région de Wester Ross.

Article intégral en anglais :

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Le cerf à la bouée orange me rappelle le concours de «panaches» du Royal Ascot de 2013 (Berkshire, Royaume-Uni). Ces ridicules symboles d’une monarchie décadente s’étaient peut-être baignés sur les plages de l’île de Rum... 

 

 

The winner is : 

28 mai 2018

Pétrole Doc

Sécuritaires les oléoducs? – Des équipes d'urgence ont dû intervenir dimanche à la suite d'un déversement de pétrole brut à une station de pompage de la société Kinder Morgan au nord de Kamloops, en Colombie-Britannique
La Presse canadienne | 27 mai 2018


Des manifestations contre l’expansion du pipeline Trans Mountain samedi (26 mai) en Colombie Britannique et dimanche (27 mai) à Montréal

L’expansion du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan est jugée «d'intérêt national» par le gouvernement de Justin Trudeau. Mais le projet mobilise plus que jamais les opposants. À Montréal, ils étaient des centaines à manifester.
   «C'est de la folie furieuse. Premièrement, ce pipeline ne marche pas du tout dans le cadre de nos objectifs de l'Accord de Paris face aux gaz à effets de serre. Puis, en plus, on prendrait l'argent public pour dédommager une pétrolière américaine», s’indigne le député du Nouveau Parti démocratique (NPD) Alexandre Boulerice.
   «Et là, [Justin Trudeau] propose même de financer un pipeline de sable bitumineux avec l'argent des Canadiens alors qu'on devrait tout mettre notre argent dans la transition énergétique et créer des emplois verts», déplore aussi Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada.
   Daniel Breton, consultant en électrification des transports et ex-ministre de l’Environnement du Québec, rappelle que les banques canadiennes investissent encore largement dans l’industrie pétrolière contrairement à la tendance mondiale.
   «Quand on parle d'intérêt national, est-ce que c'est l'intérêt national ou l'intérêt des banques canadiennes? Ça, c'est une question qu'il faut poser à M. Trudeau», dit-il.
   La volonté de Justin Trudeau d'indemniser la multinationale pour des pertes subies continue de susciter l'indignation.



L'indemnisation de Kinder Morgan est ridicule. À titre d’exemple, Exxon Mobil, en termes de revenus, est une entité pratiquement deux fois plus grande que le Canada (respectivement des revenus de 435 milliards $ contre 232,3 milliards $ pour le gouvernement canadien -- en 2007). En 2006 l’ONU faisait de sérieuses mises en garde contre les risques de recolonisation des pays par des multinationales et de l’atteinte à la démocratie associés à ce que des compagnies soient  plus puissantes économiquement que des États. En effet, des effets pervers guettent une mainmise des compagnies sur les gouvernements, notamment en ce qui a trait au financement de partis politiques, à l’embauche de lobbyistes qui ont accès direct aux ministres, au contrôle excessif des ressources naturelles collectives et des médias, et parfois par la voie de leurs armées et mercenaires privés. Il faut se questionner aussi à savoir pourquoi la poignée des dirigeants de Exxon Mobil (la compagnie mère de la plus importante pétrolière canadienne Impériale Esso), pour ne citer que cet exemple, peut gérer des affaires de près de deux fois plus importantes que le gouvernement du Canada  alors que la population, par le biais du gouvernement, ne pourrait pas le faire?

Recolonisation...

Nationalisation et étatisation des ressources pétrolières. L’immobilisme des gouvernements canadien et québécois, sous prétexte d’impuissance face aux multinationales privées, ne tient pas la route. En effet, le regain de nationalisme énergétique ces dernières décennies, qui touche de nombreux pays partout sur la planète, ne semble pas avoir écho ici au Canada. Pensons ici au Venezuela, la
Russie, la Chine, le Mexique, le Tchad, l’Argentine, l’Équateur, l’Inde, la Norvège, la Bolivie, etc. Les exemples de ces pays démontrent sans l’ombre d’un doute que lorsqu’il y a une réelle volonté politique interventionniste, visant la prise en charge de l’exploration et de l’exploitation pétrolières, les multinationales étrangères doivent s’adapter et négocier avec les États une participation afin d’y maintenir leurs activités.  
   Au  Canada, en ce qui concerne le pétrole, nous  sommes un  pays nettement  autosuffisant.  De plus, le Canada est le plus important exportateur vers les États-Unis.  Nous sommes le sixième producteur de pétrole et détenons la deuxième réserve de pétrole prouvée au monde. Le Canada est aussi le seul pays producteur et exportateur de pétrole et de gaz naturel dont ses ressources collectives appartiennent  à des intérêts étrangers. Le contrôle étranger des entreprises et des ressources naturelles canadiennes représente une dette permanente que les Canadiens devront payer et qui fait perdre le contrôle juridique de ces avoirs, entraînant ainsi la perte de souveraineté. Le contrôle étranger de toute économie est dommageable, davantage qu’une dette  publique. Il ne faut pas non plus perdre de vue que le pétrole n’est pas un bien de consommation comme les autres; il constitue une ressource vitale pour l’économie tout autant que pour les intérêts stratégiques d’un pays.
   Le Canada est bien placé pour que les gouvernements interviennent, certes, sur le prix de l’essence à la pompe, mais également sur la nationalisation du pétrole comme d’autres pays l’ont fait et où ce sont les populations directement qui profitent des recettes, et non pas qu’une poignée d’actionnaires. Toutefois, au Québec ainsi qu’au Canada, le débat ne dépasse pas le prix de l’essence à la pompe, et encore, les gouvernements se disent impuissants à agir face aux pétrolières. Nos gouvernements ont le devoir d’intervenir dans ce secteur vital pour les intérêts stratégiques, la sécurité nationale, l’économie et l’élémentaire souveraineté du Canada face à ces firmes  étrangères. Il n’y a qu’une seule solution possible : la nationalisation. (1)  
Source :

Déversement à Dalian, Chine 2010; explosion, incendie et rupture de pipelines.

Le piège gluant du pétrole

En avez-vous marre d’ingérer du pétrole (et ses sous-produits)?
Voulez-vous savoir
– pourquoi vous payez autour de 1,50 $ le litre d’essence à la pompe?
– pourquoi il y a du sang dans le pétrole?
– pourquoi les cartels pétroliers nous tiennent en otage?
– pourquoi ils mènent les gouvernements par le bout du nez?
– pourquoi nous sommes dépendants du pétrole?

Vous trouverez des réponses dans cette série de quatre documentaires traçant l’essentiel de l’histoire des grandes pétrolières.
 
«Le monde entier marche au pétrole. Le secret était bien gardé et nous en avons subi toutes les conséquences. Deux années sur la piste des Sept Sœurs, et comme le dit Kelley, le bilan est terrible.» (Frédéric Tonolli, réalisateur)

Ce rap conclut le dernier épisode de la série Le Secret des Sept Sœurs

De la fumée monte dans le ciel
Tôt le matin quand la ville semble endormie
Au cœur de la nuit mon enfant se met à éternuer
Au cœur de la nuit l’autre a du mal à respirer
La torche éclatante brûle toute la nuit
Pour m’orienter vers la maison je n’ai même pas besoin de lumière
J’ai appris à ignorer le grondement de ta flamme
Bien qu’il fasse trembler le sol sous mes pieds
Je sais que j’habite un quartier reculé de la ville
Que je devrais me tenir tranquille et me taire
On pourrait même penser que je fais de l’esprit
Mais mes voisins et moi avons la peau de divers tons de brun
J’espère que nos leaders ne sont pas complices
Car ces odeurs de benzène sont un vrai supplice
Mais si je meurs ce soir est-ce que mes assassins
Avoueront m’avoir inoculé ce poison qui a causé ma fin?
Mais ils diront que mon travail et ma mort n’étaient pas liés
C’était ma réalité toxique...
Ma réalité toxique...
Ma réalité toxique...

Hilton Kelley, Community In-Power Association, Port Arthur, Texas, USA

Auteurs de la série : Arnaud Hamelin et Frédéric Tonolli
Réalisation : Frédéric Tonolli
Production : France Télévisions / Sunset Presse; diffusion 2011

À voir absolument. Une plongée dans les arcanes de l’univers pétrolier avec quatre documentaires qui retracent la véritable et impitoyable histoire de l’or noir. Depuis presque un siècle, elles font et défont des gouvernements, influencent les relations entre des États ou nourrissent des conflits au gré de leurs intérêts. Elles, ce sont les toutes-puissantes compagnies pétrolières. Une poignée de sociétés qui, un jour, se sont arrogé le droit de se partager le monde! Et leur arrogance va se révéler très profitable
   L’histoire commence un soir d’août 1928, en Écosse, au château d’Achnacarry, où sont réunis les hommes forts de l’industrie pétrolière de l’époque. Le Néerlandais Henri Deterding, cofondateur de la Royal Dutch Oil, propose alors aux autres convives «d’exploiter fraternellement et le plus profitablement possible les ressources pétrolières mondiales». Zones d’exploitation, prix du transport et de vente… tout est débattu et distribué équitablement. Au petit matin, le pacte est scellé et le nouveau cartel, prêt à dominer le marché planétaire. D’autres compagnies vont bientôt rejoindre ce complot de milliardaires.
   Exxon, Shell, BP, Mobil, Chevron, Gulf et Texaco forment par la suite le groupe connu sous le nom des Sept Sœurs. Établi dans le plus grand secret, l’accord informel de 1928 qui les lie ne tient aucun cas des pays consommateurs de pétrole, et encore moins des pays producteurs. Il faudra attendre le début des années 1950 pour que le voile commence enfin à se lever. [...]  https://www.mediapart.fr/

En mêlant interviews de spécialistes, images d'aujourd'hui [2011], ainsi qu'archives et reconstitutions, cette série documentaire de quatre épisodes fait revivre près d'un siècle de géopolitique à travers le prisme de l'or noir. Dès le début du siècle et, plus encore après la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances occidentales nouent des relations étroites avec les états pétroliers afin d'assurer aux Sept Soeurs la mainmise sur les gisements du Moyen-Orient. Lassés de voir leurs états spoliés, certaines voix s'élèvent contre cette exploitation, comme celle, avortée, du premier ministre iranien Mossadegh en 1951. En 1960, les états producteurs de pétrole s'unissent et créent l'OPEP. L'influence des Sept Soeurs est donc menacée. C'est paradoxalement le choc pétrolier de 1973 qui leur permet de rebondir. Néanmoins, le contrôle de cette région du monde reste capital, comme l'ont prouvé récemment les conflits irakiens de 1991 et 2003.

[Ndlr : l’accord de 1928 est répété au début de chaque épisode...]

Le Secret Des Sept Sœurs – 01 Tempêtes et fortunes du désert

En 1928, le Hollandais Henri Deterding, patron de la Royal Dutch Shell, réunit dans son château d'Achnacarry, en Écosse, les présidents des plus grandes compagnies pétrolières. Le but de cette rencontre : exploiter les réserves mondiales de pétrole. Les convives concluent l'accord d'Achnacarry, dit aussi «des Sept Soeurs» (Shell, BP, Mobil, Chevron, Exxon, Gulf, Texaco) qui va sceller la prospérité de leurs sociétés. Dès lors, ces compagnies n'auront de cesse d'intriguer, de comploter et d'interférer dans la marche du monde. En ce début du XXIe siècle, elles figurent toujours parmi les dix plus puissantes...

Le Secret Des Sept Sœurs – 02 Safari dans l’eldorado noir

À la fin des années 1960, les Sept Sœurs contrôlaient 85 % des réserves mondiales. Aujourd’hui [2011] elles contrôlent seulement 10 %. Le Moyen-Orient n'a pas constitué l'unique source de pétrole pour le monde occidental. Les «Sept Soeurs» se sont mises en quête de nouveaux gisements et l'Afrique est devenue leur nouveau terrain de jeu. Dès les années 1930, la présence de pétrole dans le Sahara est suspectée. Lors de sa campagne victorieuse de 1942, le maréchal Leclerc laisse des garnisons dans le Sud algérien et en Libye afin de poser les jalons d'une future exploitation. Le pétrole est en effet bien là et l'exploitation intensive est lancée par les «Sept Soeurs» mais, rapidement, des difficultés apparaissent...
   Avec le pic du pétrole, les guerres au Moyen-Orient et la hausse des prix du brut, l'Afrique est le nouveau champ de bataille des compagnies pétrolières. Dans leur tentative de dominer l'Afrique, les Sœurs ont installé un roi en Libye, un dictateur au Gabon, et ont combattu la nationalisation des ressources pétrolières en Algérie. Par la corruption, la guerre et les assassinats, le Nigeria a été mis à genoux; le pétrole peut s'écouler dans les cales d’énormes navires-citernes, mais à Lagos, les pénuries d'essence sont chroniques. Les quatre raffineries nigériennes sont obsolètes et le principal exportateur de pétrole du continent est contraint d'importer du pétrole raffiné – un paradoxe qui rapporte des fortunes à une poignée de compagnies pétrolières. Encouragée par les entreprises, la corruption est devenue un système de gouvernement – quelque 50 milliards de dollars, selon les estimations, ont «disparu» des 350 milliards de dollars reçus à l'indépendance.
   Mais de nouveaux joueurs ont rejoint le grand jeu du pétrole. La Chine, avec son appétit croissant d'énergie, a trouvé de nouveaux amis au Soudan, où les constructeurs chinois ont emménagé. Le président soudanais Omar al-Bashir était fier de sa coopération avec la Chine – un barrage sur le Nil, des routes, et des stades. Quelque 25 000 esclaves chinois ont été envoyés pour travailler au pic et à la pelle. Afin d'exporter 500 000 barils de pétrole par jour à partir des sites pétroliers dans le sud – la Chine a financé et construit le pipeline de Heglig connecté à Port Soudan – aujourd'hui la précieuse ressource du Soudan du Sud est expédiée aux ports chinois via le nord du Soudan.
   Dans le but de sécuriser l'approvisionnement en pétrole de la Libye, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Sept Sœurs avaient fait la paix avec le colonel Mouammar Kadhafi jusqu'à ce qu'il soit tué lors de la révolte libyenne de 2011, mais l'écoulement du pétrole libyen demeure ininterrompu. En besoin de fonds pour la reconstruction, la Libye produit maintenant plus d'un million de barils de pétrole par jour. Et les Sœurs sont heureuses de lui rendre le service.

Le Secret Des Sept Sœurs – 03 La danse de l’ours

Les gisements du Caucase et de Sibérie ont assuré la puissance de l'Union soviétique. Néanmoins, dès 1983, les Saoudiens, alliés des Américains, inondent le marché de barils, faisant ainsi chuter les cours. Pour les Russes, qui vont aussi perdre le Caucase avec la chute du bloc communiste, l'impact économique est violent. N'ayant pas les moyens de rénover les installations pétrolières, Boris Eltsine décide de les privatiser. C'est la naissance d'une génération d'oligarques qui va devenir puissante, trop puissante. Son successeur, Vladimir Poutine, va user de stratagèmes pour reprendre la main...
   Dans le Caucase, les États-Unis et la Russie se disputent le contrôle de la région. Le grand jeu du pétrole est en plein essor. Quiconque contrôle le Caucase et ses routes, contrôle le transport du pétrole de la mer Caspienne. Tbilissi, Erevan et Bakou sont les trois capitales du Caucase. Le pétrole de Bakou en Azerbaïdjan est une priorité stratégique pour toutes les grandes entreprises. Le pétrole du Caucase et de la mer Caspienne a enrichi la famille suédoise Nobel et a joué un rôle central durant la révolution russe et la Deuxième Guerre mondiale. Lénine visait la conquête de la capitale azerbaïdjanaise Bakou pour son pétrole, tout comme Staline et Hitler. Après la Seconde Guerre mondiale, le Président Nikita Khrouchtchev allait bâtir l'empire soviétique et son Armée rouge avec les recettes des nouvelles réserves de pétrole.
   Des décennies plus tard, le pétrole allait mettre l'empire à genoux, quand l'Arabie Saoudite et les États-Unis s'associèrent pour ouvrir le robinet du pétrole, inonder le marché et ramener le prix du pétrole à 13 $ le baril. Les oligarques russes voulurent gérer le pétrole, mais le président Vladimir Poutine les en empêcha, sachant que pétrole égalait pouvoir. Les États-Unis et la Russie de Poutine allaient soutenir des despotes, et exploiter les conflits régionaux pour maintenir leur emprise sur les champs de pétrole du Caucase et de la Caspienne. Mais c’était sans compter sur l’émergence d’une Chine puissante et affamée, ayant un appétit presque illimité pour le pétrole et les énergies fossiles. Aujourd'hui, les États-Unis, la Russie et la Chine compétitionnent pour contrôler les réserves de combustibles fossiles et les routes d'approvisionnement de l'ex-URSS. Un match entre trois bêtes féroces – l'aigle américain, l'ours russe et le dragon chinois – dont le monde entier est le spectateur.

Le Secret Des Sept Sœurs – 04 La conspiration des milliardaires

Le temps des mensonges. Le pic pétrolier, c’est le moment où l’extraction atteint son plus haut niveau, qui par la suite décline. Plusieurs géologues et l’Agence internationale de l’énergie affirment que cela s’est produit en 2005. Les États-Unis, contrôlant une grande partie du pétrole du Moyen-Orient, sa rivale, la Chine se tourne vers de nouveaux partenaires. L'Asie et l'Afrique noire font partie de ses fournisseurs. C'est également le cas du Venezuela d'Hugo Chavez** toujours au pouvoir malgré le coup d'état de 2002 appuyé par les Sept Soeurs.
   Exaspérés de ne rien voir des retombées économiques du pétrole, les peuples tunisien, égyptien et libyen finissent par se révolter et renversent leurs dirigeants. Contraintes de se tourner vers de nouvelles solutions, les compagnies historiques repoussent toujours plus loin les limites...
   Mais tandis qu'il y a moins de pétrole qui sort du sol, la demande est définitivement à la hausse. Le dernier épisode de cette série explore ce qui se passe lorsque le pétrole devient de moins en moins accessible, tandis qu’en même temps, de nouvelles puissances comme la Chine et l'Inde essaient de combler leurs besoins croissants en énergies. Des pays comme l'Iran, qui subissent des sanctions américaines  et internationales, ont accueilli ces nouveaux acheteurs de pétrole, non concernés par les conférences sur les droits de l'homme et les ambitions nucléaires. En même temps, les pays producteurs de pétrole en ont assez des Sept Soeurs qui contrôlent leurs actifs pétroliers. La nationalisation des réserves de pétrole dans le monde a ouvert la voie à une nouvelle génération de sociétés pétrolières en lice pour leur part du gâteau. Ce sont les nouvelles Sept Sœurs : Saudi Aramco (Arabie Saoudite), la plus grande et la plus sophistiquée des sociétés pétrolières au monde; Gazprom (Russie), une entreprise que le président Poutine a arrachée aux oligarques; China National Petroleum Corporation (et filiale PetroChina), la deuxième plus grande compagnie en terme de valeur marchande; National Iranian Oil Company, monopole de l'exploration, de l'extraction, du transport et de l'exportation du pétrole brut iranien (deuxième plus grand producteur de pétrole de l'OPEP après l'Arabie Saoudite); PDVSA (Venezuela), une entreprise que le président Hugo Chavez avait démantelée puis reconstruite; Petrobras (Brésil), leader dans la production de pétrole en eaux profondes (on pompe 2 millions de barils de pétrole brut par jour; Petronas (Malaisie), la compagnie la plus rentable d’Asie [2011]. Principalement constitué d’entreprises étatiques, le nouveau cartel de sept sœurs contrôle le tiers de la production de pétrole et de gaz, et plus d'un tiers des réserves mondiales. L'ancien cartel des sept sœurs, par comparaison, produit un dixième du pétrole mondial, et ne contrôle que trois pour cent des réserves. L'équilibre s'est déplacé.

** Chavez est décédé en 2013. L’actuel président, Nicolas Maduro, a été réélu le 20 mai 2018. Le pays pétrolier, autrefois le plus riche d’Amérique latine, est plongé dans une crise économique historique, se débattant entre hyperinflation (attendue à 13.800 % cette année par le FMI) et graves pénuries d’aliments et de médicaments.

Version de la série en anglais :

(1) Ton pays ce n’est pas ton pays...
Au Canada, les grandes entreprises pétrolières étrangères sont présentes dans les exploitations de sables bitumineux, notamment Imperial Oil, ExxonMobil, Chevron, Marathon, ConocoPhillips et Koch Industries des États-Unis; British Petroleum (BP) du Royaume-Uni; Shell des Pays-Bas; Total de France; Statoil de Norvège.
   Les puissances industrielles, très intéressées par ces ressources, ont acquis des parts importantes dans des sociétés publiques ou privées :
– Le Japon a créé la Japan Canada Oil Sands (JACOS) en 1978.
– La Korea National Oil Corporation de la Corée du Sud a investi dans la société BlackGold et possède Harvest Operations.
– Le monopole pétrolier Petronas de la Malaisie a acheté Progress Energy Resources en décembre 2012.
– Sinopec de la Chine a acquis 40 % de la société Northern Lights en 2005 et a acheté les parts de ConocoPhillips dans Syncrude pour 4,65 milliards $ en 2010. De plus, PetroChina a acquis une participation majoritaire dans Brion Energy en 2010, et CNOOC a acquis Nexen en 2013 pour 15,1 milliards $. Cette dernière acquisition a suscité beaucoup de controverse sur les prises de contrôle de l'économie canadienne par des sociétés étrangères, surtout qu'elle venait juste après l'achat effectué par Petronas.
   Les compagnies canadiennes et les filiales de compagnies américaines sont évidemment présentes, les plus importantes étant Suncor, Canadian Natural Resources, Cenovus, Baytex, Canadian Oil Sands, Husky et Syncrude.
   De plus, des sociétés émergentes se multiplient dans le secteur : PetroBank Energy (1983), Pengrowth Energy (1988), Connacher Oil and Gas (1997), MEG Energy (en) (1999), Alberta Oil Sands (2003), Athabasca Oil Corporation (2006), Poplar Creek Resources (2006), Sunshine Oil Sands (2008, Hong-Kong 2012), Cavalier Energy (2011) et SilverWillow Energy Corporation (2012).
   Il y a également de nombreux groupes privés créés par des infusions de capital canadien ou étranger : Andora Energy (2004), Laricina Energy (2005), Grizzly Oil Sands (2006), Birchwood Resources Inc. (2010), E-T Energy, N-Solv, Oak Point Energy, OSUM, Surmount et Value Creation.
   Plusieurs de ces sociétés ont également des participations dans le raffinage du bitume et le transport par oléoduc.
   En septembre 2014, la société Statoil abandonne d'importants projets d'investissement pour au moins trois ans, en donnant comme motifs un ensemble de facteurs : coût élevé de la main-d'œuvre, baisse des prix du pétrole, difficulté d'accès aux marchés internationaux et critiques du public sur l'impact environnemental. Peu de temps auparavant, Total SA, Suncor Energy et Royal Dutch Shell PLC avaient également suspendu divers projets d'investissement.

«L’industrie traite l’atmosphère comme un égout à ciel ouvert», disait Al Gore.

(Source : Wikipédia)

27 mai 2018

Triple bravo aux Irlandais!


Si l’Irlande l’a fait, d’autres pays peuvent le faire.

Les femmes continuent de subir des violences inouïes, par exemple l’excision en certains pays, en raison de superstitions et de croyances religieuses créées par les hommes. Elles se soumettent sous les menaces et par crainte de violences plus graves encore. On peut constater que les niveaux d’évolution varient dramatiquement d’un bout à l’autre de la planète.

Les Irlandais appuient largement la légalisation de l'avortement

Radio-Canada avec Reuters et Agence France-Presse
Publié le samedi 26 mai 2018

Photo Niall Carson Associated Press. Des militantes du «Oui» ont manifesté à Dublin mercredi déguisées en personnages de la série télé «La servante écarlate».

Le «oui» a obtenu 66,4 % des voix lors du référendum historique en Irlande sur la libéralisation de l'avortement, selon les résultats définitifs publiés samedi.
   Le gouvernement a proposé d'autoriser l'avortement pendant les 12 premières semaines de grossesse, et jusqu'à 24 semaines pour des raisons de santé.
   Après le décès de Savita Halappanavar, qui s'était vu refuser l'avortement alors qu'elle faisait une fausse couche, une réforme a été introduite en 2013. En vertu de ce texte, une exception est permise lorsque la vie de la mère est en danger.
   L’avortement restait malgré tout interdit même en cas de viol, d'inceste ou de malformation du foetus, contraignant des dizaines de milliers de femmes à aller avorter à l'étranger au cours des 30 dernières années.

«La science cherche la vérité. Et, elle ne discrimine pas. Pour le meilleur ou le pire elle découvre des choses. La science est humble. Elle sait ce qu’elle sait et elle sait ce qu’elle ne sait pas.» ~ Ricky Gervais

Pendant ce temps, les Américains régressent. Le défenseur de la foi chrétienne à la Maison Blanche, Mike Pence, poursuit sa propagande – dans le style des commandants de la République de Giléad de la série Handmaid’s Tale (1). Cet homme conçoit les femmes comme des machines à procréer. Point. Le chef du parti conservateur canadien,  Andrew Scheer, professe les mêmes idées : il est contre le mariage de même sexe, l’avortement, les darwinistes, les athées, l’aide médicale à mourir, etc. Un pur et dur.

Cueilli sur The Thinking Atheist

Mike Pence a foi en la foi

En dépit du fait que des nombreux résultats de recherche indiquent que le pourcentage de croyants décline constamment aux États-Unis, le vice-président Mike Pence est très optimiste. Le 12 mai 2018, lors d’un discours adressé à un groupe de diplômés et leurs familles au collège chrétien conservateur Hillsdale, il déclarait : «Le pourcentage des Américains qui pratiquent leur religion hebdomadairement – ils prient, vont à l’église, lisent la Bible et y croient – reste constant depuis des décennies. [...] La religion ne recule pas aux États-Unis. En réalité c’est le contraire. Elle gagne du terrain à chaque jour. En Amérique, la foi connait un renouveau parce que le président Trump et l’administration mettent de l’avant les principes que vous avez appris ici.»
   Le professeur et chercheur Josh Grubbs a vivement réagi aux prétentions du vice-président sur Twitter : «Nous pouvons démontrer à l’aide d’une multitude rapports de recherche que ce qu’il dit est faux.»
   Peut-être que Mike Pence ne lit pas les résultats de recherche qui contredisent ses vues, mais les données récentes, selon un article publié dans Social Psychology and Personality Science, montrent que «le nombre d’Américains sans affiliation religieuse est en augmentation».

Source :

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(1) Voyez la note (en anglais) à la fin de cet article :
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Trump Administration to Tie Health Facilities’ Funding to Abortion Restrictions
May 17, 2018

WASHINGTON — Clinics that provide abortions or refer patients to places that do would lose federal funding under a new Trump administration rule that takes direct aim at Planned Parenthood, according to three administration officials.
   The rule is a top priority of social conservatives and is the latest move by President Trump to impose curbs on abortion rights, in this case by withholding money from any facility or program that promotes abortion or refers patients to a caregiver that will provide one.


«Je me méfie de ces gens qui savent si bien ce que Dieu veut qu’ils fassent, car j’ai remarqué que cela coïncide toujours avec leurs propres désirs.» ~ Susan B. Anthony  

Quand Mike Pence affirme que c’est Dieu qui commande et guide les décisions de l’administration Trump, eh bien, ça fait peur! Peut-être qu’un jour la Maison Blanche fera une couple de tonneaux :

Tennessee man flips car five times after letting ‘Jesus take the wheel’

A Tennessee man told police this week that Jesus personally came to him and told him to let Him drive on his behalf.
   The result, reports local news station WVLT, is that his car veered off the highway and then flipped over five times.
   Tennessee Highway Patrol officers say that when they arrived on the scene of the accident, 33-year-old Chad England was “speaking gibberish” and trying to flee the scene.

Source: Raw Story