30 mars 2018

Protégerons-nous nos sources d’eau potable?

C’était la journée mondiale de l’eau le 22 mars dernier.

«Celui dont la pensée ne va pas loin, verra les ennuis de près.» ~ Confucius

Je reviens souvent sur le défi que représente la préservation de l’eau, parce que c’est épouvantable ce qu’on fait et ce qu’on ne fait pas. Nous croyons naïvement être à l’abri des pénuries et de la pollution aquifère. Quelle ignorance. Les changements climatiques ne sont pas en grève.
   Comme le Québec bénéficie, pour le moment, d’importantes réserves d’eau douce (encore potable), nous la GASPILLONS stupidement au profit de l’industrie gazière-pétrolière et de l’agrobusiness au glyphosate (1). Nous gaspillons aussi notre électricité au profit d’usines de Bitfarms énergivores et hyper polluantes, qui font partie du scandaleux Data Business.

Je ne crois même plus qu’un quelconque changement d’orientation puisse stopper la foudroyante gangrène du fanatisme tant économique qu’idéologique répandue sur tous les continents. La terre est de plus en plus inhospitalière et les refuges dignes de ce nom disparaissent à la même vitesse que les espèces. On a beau déplorer notre abyssale stupidité collective qui a précipité la planète dans un colossal bourbier, ça ne change rien. J’oscille entre la colère et l’envie de pleurer.
   «Le remarquable développement de l’intelligence humaine s’est accompagné de la faculté de s’aveugler volontairement devant la réalité. Une colonie de fourmis, une bande d’oiseaux migrateurs ou une meute de loups ne se comporte jamais de façon ‘stupide’ et ne prend pas de décision qui nuit de toute évidence à leur survie ou à celle de leur espèce. La ‘stupidité est le propre de l’homme’, et mon intention en disant cela n’est pas d’offenser les humains mais de les inciter à davantage de bon sens.
   Il y a deux langues distinctes maintenant – le langage de l'économie et le langage de l'écologie – et elles ne convergent pas. C’est l’économie qui doit servir les gens, et non pas les gens qui doivent servir l’économie.»
~ Manfred Max-Neef, économiste et environnementaliste

Parc National de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé (sepaq.com. Imaginez un déversement par cargo pétrolier juste là... just too bad.

Le fleuve Saint-Laurent est la source d'eau potable de 43 % de la population Québécoise. Ce majestueux cours d'eau qui relie les Grands Lacs à l’océan Atlantique serpente au cœur des régions les plus peuplées du Québec. Mais le Saint-Laurent subit depuis longtemps les assauts d’une industrialisation et d’une occupation du territoire qui menacent sa biodiversité et la qualité de son eau. Après des siècles de mauvais traitement, l’avenir du fleuve est-il compromis? Pourrons-nous jouir de sa générosité encore longtemps? (La semaine verte, ICI Radio Canada)

Si la question vous préoccupe :

Novembre 2017. Le béluga échoué à Saint-Ulric est un juvénile de 2,90 mètres; le deuxième en deux mois. 22 carcasses de bélugas ont été retrouvées cette année sur les berges du Saint-Laurent. Qu'est-ce que ça dit? Photo : Radio-Canada / Claude Côté 

Au moins une bonne nouvelle : plusieurs de nos représentants municipaux veulent protéger l’eau potable de leurs municipalités – dans la mesure du pouvoir limité que leur accorde le gouvernement québécois. Mais, si nos gouvernements fédéral et provincial n’ont pas la volonté de protéger nos sources d’eau, qui le fera?!  

Protection de l’eau potable : des municipalités québécoises prêtes à aller devant les tribunaux

Radio-Canada avec La Presse canadienne | Le samedi 24 mars 2018

Photo : Radio-Canada. Les municipalités rassemblées devraient avoir une réponse de Québec d'ici le 9 avril à savoir si leur demande de dérogation sera entendue.

Des représentants de plus de 300 municipalités du Québec ont voté à l'unanimité une résolution qui leur permettrait d'aller devant les tribunaux si Québec n'impose pas des normes plus sévères afin de protéger leurs sources d'eau potable. Même s'ils concèdent voir des signes positifs au gouvernement provincial, ils menacent d'entamer des démarches judiciaires si les lois n'évoluent pas rapidement.
   Avec ce vote unanime, les municipalités rassemblées ont envoyé un signe clair à Québec. Les 338 représentants demandent une dérogation, au ministre de l’Environnement, pour obtenir le pouvoir d'imposer des distances d'un minimum de deux kilomètres entre les sources d'eau potable et les éventuelles installations gazières et pétrolières, plutôt que les 500 mètres prescrits par le gouvernement.
   «Ça m’a ému de voir l’unanimité et la solidarité de mes collègues», raconte Gérard Jean, maire de Lanoraie, une municipalité de Lanaudière. M. Jean rappelle que les municipalités attendent une réponse positive depuis près de quatre ans. Dans la négative, les municipalités pourraient envisager des mesures judiciaires.

Un précédent
Le 18 février, la municipalité de Ristigouche Sud-Est a gagné son procès face à la pétrolière Gastem. Le droit de protéger les sources d'eau potable de ses citoyens lui a été reconnu par la Cour supérieure. Selon le maire de Ristigouche Sud-Est, François Boulay, ce jugement permet d'«appuyer les municipalités» face à un règlement qu'il juge actuellement «inadéquat».


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La ministre québécoise de l'Environnement ferme la porte à l'exploitation des énergies fossiles

Publié le vendredi 23 mars 2018

Disant vouloir «réduire les gaz à effet de serre», la ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques Isabelle Melançon a affirmé que s'il n'en tenait qu'à elle, le Québec fermerait la porte aux projets d'exploitation de pétrole et de gaz naturel sur le territoire de la province.
   La déclaration de la ministre est survenue à la toute fin du point de presse où était présenté, vendredi, le bilan de mi-parcours du Plan d’action 2013-2020 des libéraux en matière de lutte contre les changements climatiques.
  Quand on lui a demandé si le Québec devait ouvrir la porte à l'exploitation des énergies fossiles, dans un contexte où le gouvernement peine à atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, la ministre Melançon a répondu par la négative.
  Le discours tenu par la ministre Melançon contraste avec la position du gouvernement Couillard. [...]

Protéger... sans protéger
Si Québec semble vouloir agir pour bloquer les projets pétroliers et gaziers, le gouvernement laisse néanmoins les municipalités se battre contre les possibles exploitants de ces combustibles fossiles. [...]


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Les «fermes» de cryptomonnaies bannies de Brome-Missisquoi pour trois mois

Un texte de Charles Beaudoin | Le 23 mars 2018

Photo : Radio-Canada. Bitcoin Bitfarm.

Bitfarms possède des centres de calculs informatiques où de superordinateurs sécurisent le réseau pour pouvoir effectuer des transactions de cryptomonnaies.
Inquiète des impacts négatifs engendrés par l'arrivée de centres consacrés au minage de cryptomonnaies, comme Bitfarms, sur son territoire, la MRC de Brome-Missisquoi a imposé un moratoire de trois mois pour y interdire leur propagation, a appris Radio-Canada.
   Les élus ont adopté à l’unanimité mardi, lors du conseil des maires de la MRC, une résolution qui empêchera l'implantation de centres de traitement de données ou tout agrandissement de ces derniers pour une durée de trois mois. «Pendant ce temps-là, le conseil va réfléchir à l’adoption d’un règlement pour mieux encadrer les permis de construction de ce type d’entreprises là sur notre territoire», explique le directeur général de la MRC, Robert Desmarais.
   L’entreprise spécialisée en cryptomonnaies Bitfarms possède trois centres de calculs à Farnham (5575 mètres carrés), Notre-Dame-de-Stanbridge (1394 mètres carrés) et Cowansville (4645 mètres carrés). Une autre entreprise de plus petite envergure se trouve aussi à Bromont.
   «Il y a beaucoup d’autres demandes également de la part de centres comme ceux-là. Ces centres-là occupent des espaces assez importants, créent peu d’emplois, ont une demande en électricité extrêmement importante et entraînent des nuisances au niveau du bruit, parce que ça prend des ventilateurs extrêmement forts pour sortir la chaleur qui est générée par les ordinateurs dans les entrepôts.» (Robert Desmarais)
   Des avis d'experts seront demandés par les municipalités de la MRC afin de leur permettre de légiférer. Il n'est pas exclu que le moratoire soit prolongé. «Pour le moment, le conseil ne voit pas les retombées positives, sociales, économiques ou environnementales de ce type d’entreprises là», laisse tomber Robert Desmarais.
   Pourtant, Bitfarms, qui s’est récemment installée à Magog, doit s’implanter à Sherbrooke d'ici les prochains mois, où elle a promis d’investir 250 millions de dollars et de créer 250 emplois.
   «Il y a peut-être des entreprises qui vont faire de la recherche et du développement, mais la plupart des demandes d’entreprises qu’on a eues sur notre territoire, c’était pour installer des entrepôts d’ordinateurs qui feraient simplement les calculs pour faire du minage de cryptomonnaies. Dans ces cas-là, c’est très peu de création d’emplois», affirme Robert Desmarais.
   L’alarme a été sonnée au cours des dernières semaines, notamment à Bromont, où une «ferme» de minage de cryptomonnaies aurait accaparé 30 mégawatts sur les 36 dont la ville dispose. «C’est essentiellement de la consommation d’énergie. Tu peux avoir un immense bâtiment, avec beaucoup de serveurs, de cartes graphiques qui vont consommer énormément d’énergie, et ça n’a aucun apport économique pour la ville, en plus de créer des problèmes environnementaux», déplore le maire de Bromont, Louis Villeneuve.
   L’entreprise en question lorgnait Bromont alors qu’Hydro-Québec venait d’y investir près de 80 millions de dollars depuis deux ans pour augmenter la capacité électrique de la municipalité.
   «C’est là que le conseil a jugé que c’est devenu extrêmement sérieux. Si on ne veut pas hypothéquer le développement futur de Bromont et de toute la région, il faut vraiment réfléchir à savoir si on veut ce genre d’entreprises sur notre territoire», soutient Robert Desmarais.
   «Hydro-Québec a fait dans la région des investissements importants pour augmenter la capacité électrique de certaines villes et certains parcs industriels pour le développement futur de la région et ces centres-là viendraient chercher toute la capacité excédentaire électrique, ce qui fait qu’on se retrouverait avec un problème de non-capacité électrique pour du développement futur», précise-t-il.

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Bitfarms à Sherbrooke : une consommation électrique de 8000 ménages par année

Publié le vendredi 9 mars 2018

Sherbrooke en demande
Une dizaine de demandes d'ouverture de dossier pour des locaux ou pour des terrains afin d'y construire des locaux ont été reçues par Sherbrooke Innopole.
   «Il y a de la demande beaucoup en ce moment, confirme la directrice générale de Sherbrooke Innopole, Josée Fortin. C'est sûr qu'on ne pourra pas accueillir tous les projets, parce qu'Hydro-Sherbrooke a une capacité limitée et qu'il faut les desservir en électricité, mais on a encore de la marge pour en accueillir quelques-uns.»


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Ce qui se passe actuellement en Afrique est la partie visible de l’iceberg 

"Jusqu’ici, les pays africains étaient les principaux touchés, mais le monde entier doit aujourd’hui faire face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et longs. Le Chili, [le Brésil], l’Inde, l’Australie, les États-Unis (Californie, Nevada, Colorado, Nebraska, sud du Minnesota, Texas), la France et même la Russie sont autant de régions du monde qui souffrent de l’accélération de la sécheresse mondiale. Même s’il n’a pas l’attention qu’on devrait lui porter, le problème de la sécheresse (et de tout ce qu’il implique dont les feux de forêts) est l’un des phénomènes les plus inquiétants auquel nous allons devoir faire face au cours des années à venir. Et nombreux sont les pays qui mesurent les conséquences du changement climatique." (OMPE.org)

Pour un portrait global de la situation en Afrique : https://www.voaafrique.com/z/5166

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(1) Les documentaires ci-après racontent la guerre que livrent des compagnies comme Nestlé et Coca Cola aux communautés rurales pour exploiter les sources d’eau potable partout sur la planète. N’oublions que Nestlé a acheté des terres et des permis au Canada aussi : en Colombie Britannique, en Ontario, au Québec, etc. Suggestion : boycotter l'eau embouteillée de Nestlé (qui porte divers noms de marque); ainsi que son chocolat à l'huile de palme (une des causes de la déforestation massive en Indonésie, et aussi un facteur d'obésité).

La vie embouteillée, l’histoire de Nestlé – à qui appartient l’eau de la planète?, se demande le documentariste.

Bottled Life

Urs Schnell 2012 1:29:23

While the world’s population continues to grow at an alarming rate, water is becoming increasingly hoarded and scarce. Bottled Life documents the trend of the privatisation of water by focusing on the Nestlé Corporation that is hoarding water supplies for profit and control across the globe. Nestlé currently owns more than seventy of the world’s largest bottled water brands, with annual sales of water alone totalling some $10 billion. But the company does not want to discuss this business. Management refuses interviews. Information is not provided. What entails is a revealing look at the schemes and strategies of a powerful corporation, in a time of water crisis and extreme inequality.


A World Without Water

Brian Woods 2006 1:16:15

A World Without Water investigates the future of the world’s water supply as it currently stands and travels to Bolivia to show just one example in many of the privatisation of the water supply and the turning over of water to corporations such as Coca Cola…


Care about water? Become a member of the Story of Stuff Water Defenders.

Fights over public water are popping up around the United States from Michigan to Pennsylvania to California and beyond. From struggles to ensure clean water access to efforts to secure public water sources and systems against privatization attempts, these fights are widespread and deeply personal.
   We oppose corporate control of water, from plastic bottled water to city water systems, because corporations routinely put profits before people. Corporate-owned water is privatized water, and a resource as precious and necessary to life as water shouldn't be controlled or sold for financial gain.
   Sign up to receive updates and action alerts on these fights as we work to keep water clean, affordable, and public for all.
   Water privatization is what happens when private corporations buy or operate public water utilities, and it is often presented as a solution to city budget problems and water systems that need updates and repairs. Unfortunately, this more often backfires, leaving communities with higher rates, worse service, job losses, and even poorer quality of water.
   The rise of the water bottling industry is an extension of privatization. This industry benefits by driving a wedge between the public and its local tap water, despite the fact that in many places tap water is safe and almost everyone can access it for just a tiny fraction of the price of a bottle of water.
   Individuals and local groups around the world have been fighting back against multinational corporations like Nestlé Waters that buy off land and permits to spring water in rural areas for bottling. And others are fighting to protect their local water systems from government mismanagement and sell-offs to private corporations.
   Sign up to receive updates as we work to defend water from corporate profiteering because water is a human right! 

29 mars 2018

Prêt à savoir tout ce qu’on sait sur vous?

Nous oublions, mais big data se souvient pour toujours. Vous seriez sans doute aussi estomaqué que Dylan Curran qui a consulté les données collectées sur lui depuis 2008. Il conclut son article ainsi : «C'est l’une des choses les plus folles de notre époque. Nous n'aurions jamais laissé le gouvernement ou une société installer des caméras/microphones dans nos maisons ou des traqueurs de localisation sur nous. Mais nous l’avons fait par nous-mêmes, de notre plein gré  «que le diable l’emporte! je veux regarder de charmantes vidéos de chiens».


L’on peut présumer que les responsables de la diffusion/vente des données personnelles de quelque millions d’individus à des fins commerciales et de prétendue sécurité ne subiront pas le même sort que les lanceurs d’alerte...  

Tous les détails et les captures d’écran des ahurissantes découvertes de l’auteur, publiés sur The Guardian :   

Un aperçu pour vous inciter à lire l’article – un click de plus ou de moins, qui s’en formalisera! L’auteur fournit les adresses où vous pouvez vérifier les données récoltées sur vous.

Êtes-vous prêt? Voici l'ensemble des données que Facebook et Google ont sur vous

Dylan Curran | The Guardian | Le 28 mars 2018

L'exploitation de nos données personnelles va bien au-delà de ce que plusieurs d'entre nous pourraient imaginer. Armé de courage, je suis allé regarder.

Voulez-vous paniquer? Je vais vous montrer la quantité d’information que les likes de Facebook et de Google accumulent sur vous sans que vous en soyez conscient.

Google sait où vous êtes allé
À chaque fois que vous ouvrez votre téléphone, on enregistre vos déplacements (si le traqueur de localisation est activé).  
Cliquez sur ce lien pour obtenir vos propres relevés :

Google sait tout ce que vous avez cherché – et supprimé
On enregistre votre historique de navigation à travers tous les appareils utilisés.
Cliquez sur ce lien pour obtenir vos propres relevés :

Google vous a créé un profil de publicité ciblée  
Le profil est créé à partir de vos informations : géolocalisation, sexe, âge, loisirs, carrière, intérêts, statut relationnel, possiblement votre poids et vos revenus.
Cliquez sur ce lien pour obtenir vos propres relevés :

Google traque toutes les applications que vous utilisez
On connait la fréquence et la durée de vos utilisations et à quelle heure vous allez dormir... 
Cliquez sur ce lien pour obtenir vos propres relevés :

Google conserve tout votre historique de navigation YouTube
On sait probablement si vous serez bientôt parent, si vous êtes conservateur ou progressiste, juif, chrétien ou musulman, ou si vous êtes dépressif, suicidaire ou anorexique...
Cliquez sur ce lien pour obtenir vos propres relevés :

Les données que Google a sur vous peuvent remplir des millions de documents Word
Ces documents incluent les favoris, emails, contacts, fichiers Google Drive, vidéos YouTube, photos prises sur votre téléphone, entreprises de qui vous achetez, produits achetés via Google, historique de géolocalisation, musique écoutée, livres achetés de Google, pages partagées, la liste des groupes de discussion et commentaires, les sites web que vous avez créés, les téléphones que vous avez eus, etc.
Cliquez sur ce lien pour obtenir vos propres relevés :

Facebook a des pages et des pages de données sur vous
Facebook offre aussi la possibilité de télécharger vos données récoltées.
Cliquez sur ce lien pour obtenir vos propres relevés :


Facebook enregistre tout dès que vous ouvrez votre compte  
L’endroit et l’heure de connexion, et avec quel appareil. On traque vos goûts, vos préférences, vos intérêts, etc.

Ils peuvent accéder à votre webcam/microphone
Quand et comment utilisez-vous votre webcam/microphone et avec qui? On traque vos contacts, emails, téléchargements, jeux, photos, vidéos personnelles, historique de navigation, etc.    


Votre navigation fournit à Google une multitude de données
Mon document Google Takeout incluait 90 000 entrées différentes montrant des images téléchargées et des sites web visités...

Google sait à quels événements vous avez participé, et quand
Mon calendrier Google contenait tous les événements que j’avais ajoutés, que j’y sois allé ou non.

Et Google conserve les informations que vous avez explicitement supprimées
Telles que mon CV,  mon budget mensuel, tous mes codes, fichiers et sites web que j’ai créés, et même ma clef PGP que j’ai supprimée et que j’utilisais pour encrypter mes emails.

Et ils ont de nombreuses années de précieuses photos
Toutes les photos prises avec mon téléphone, classées par année et incluant l’endroit, la date et l’heure...

Google a tous les emails que vous avez envoyés
Tous les emails envoyés incluant ceux que j’ai supprimés ou classés comme spam sont toujours là.

Et il y a plus

Je vais juste donner un bref résumé de ce qu’il y a dans les milliers de fichiers que j'ai reçus de Google Activity.

Premièrement, ils ont en banque toutes les annonces Google sur lesquelles j’ai cliqué, toutes les applications que j'ai lancées ou utilisées et quand je l'ai fait, tous les sites que j'ai visités et à quelle heure je l'ai fait, et toutes les applications que j’ai installées ou recherchées.

Ils ont également toutes les images cherchées et enregistrées, tous les endroits cherchés ou sur lesquels j’ai cliqué, tous les articles d'actualité que j'ai cherchés ou lus, et chacune de mes recherches sur Google depuis 2009. Et finalement, toutes les vidéos YouTube que j'ai cherchées ou regardées depuis 2008.

Cette information a des millions d'utilisations néfastes. Vous dites que vous n'êtes pas un terroriste. Alors comment se fait-il que vous avez googlé Isis? Vous travaillez chez Google et vous soupçonnez votre conjoint/e d’infidélité? Parfait, trouvez sa localisation et vous aurez  accès à son historique de navigation des 10 dernières années. Vous voulez accéder au compte Google de quelqu’un? Parfait, vous trouverez un journal chronologique de tout ce que cette personne a fait durant les 10 dernières années.

C'est l’une des choses les plus folles de notre époque. Nous n'aurions jamais laissé le gouvernement ou une société installer des caméras/microphones dans nos maisons ou des traqueurs de localisation sur nous. Mais nous l’avons fait par nous-mêmes, de notre plein gré  «que le diable l’emporte! je veux regarder de charmantes vidéos de chiens».

Dylan Curran is a data consultant and web developer, who does extensive research into spreading technical awareness and improving digital etiquette

26 mars 2018

Un prix Darwin pour la piscine radioactive de Chalk River

Les Darwin Awards saluent l'amélioration du génome humain en décernant des prix aux personnes mortes ou devenues stériles qui se sont accidentellement retirées du patrimoine génétique global à la suite de comportements particulièrement stupides. http://www.darwinawards.com/

On pourra éventuellement attribuer des Prix Darwin aux scientifiques  des Laboratoires nucléaires canadiens dans la catégorie «science sans conscience».  

Jusqu’où ira la folie humaine? Diable, on veut nous irradier? On prétend qu’il y a un côté positif à toute chose : en effet, nous n’aurons plus besoin de radio/chimiothérapie pour guérir nos cancers causés par la pollution industrielle et la radioactivité... Bonus : peut-être aurons-nous aussi l’occasion de voir une compétition internationale de ping-pong nucléaire – en direct – plusieurs joueurs participent déjà aux joutes de qualification.

Sérieusement, c’est dramatique de voir comment certains experts scientifiques banalisent la production et l’enfouissement des déchets toxiques nucléaires. Si nos gouvernements ne protègent pas nos cours d'eau, qui le fera? 

L'héritage des laboratoires nucléaires de Chalk River
Un texte de Daniel Carrière
Découverte | 23 mars 2018

Photo : Radio-Canada/Christian Goupil. Le site de Chalk River comprend déjà plusieurs fosses où sont entreposés des déchets radioactifs. Des panaches de strontium 90 (en mauve) et de tritium (en vert) s’échappent de celles-ci.

La construction d'un site pouvant stocker un million de mètres cubes de déchets faiblement radioactifs à Chalk River, en Ontario, suscite des craintes environnementales. Les opposants au projet signalent que l'emplacement choisi est à moins d'un kilomètre de la rivière des Outaouais, la source d'eau potable de millions de citoyens.
   Les Laboratoires nucléaires canadiens, qui sont gérés depuis 2016 par SNC-Lavalin et quatre multinationales anglo-américaines, proposent d’aménager à proximité de la rivière un immense monticule de déchets radioactifs.
   Selon l’étude d’impact environnemental qui détaille le projet, ces déchets radioactifs ne seraient pas enfouis profondément sous terre. On les déposerait sur les flancs d’une colline dans une installation de 18 mètres de haut et d’une superficie de 16 hectares. À l’intérieur de ce monticule, on retrouve dix cellules pouvant accueillir jusqu’à un million de déchets faiblement radioactifs.
   Un physicien nucléaire français qui a consulté le projet s'étonne que le monticule soit entouré d’eau. En plus de la rivière des Outaouais, il y a le lac et le ruisseau Perch, des marais et des marécages à proximité du futur centre de stockage. Selon David Boilley, l’eau est l’ennemi numéro un des déchets radioactifs.

Photo : Radio-Canada/Christian Goupil. Une fois rempli, le monticule sera recouvert d’une géomembrane.

Article intégral :

Le documentaire : https://ici.tou.tv/decouverte

Durée de vie des déchets :   
CARBONE 14 : 5700 ans
AMÉRICIUM 243 : 7364 ans
PLUTONIUM 239 : 24 000 ans
CHLORE 36 : 300 000 ans
URANIUM 238 : 4,5 milliards d’années (peut être converti en plutonium)

On croyait naïvement que la catastrophe de Fukushima freinerait la production d’énergie nucléaire. Eh bien non! Le sud-est canadien a beau longer le plus grand parc atomique du monde (Atomatic States of America), on en rajoute de notre côté. 

Le Canada veut faciliter le développement de «petits réacteurs nucléaires modulaires» pouvant être déployés de manière autonome, par exemple dans des mines ou dans l’exploration spatiale, a annoncé jeudi le gouvernement fédéral.
   Ottawa a mandaté l’Association nucléaire canadienne pour préparer d’ici l’automne une «feuille de route» devant identifier «les priorités et les difficultés d’un développement et d’une utilisation possibles de petits réacteurs modulaires au Canada», a indiqué le ministère des Ressources naturelles dans un communiqué.
   Ce lobby notait alors que ces petits réacteurs pouvaient être déployés dans d’anciennes mines de charbon par exemple, ou encore dans le transport maritime, dans des installations militaires ou encore dans des missions spatiales.
   Au Canada, des groupes miniers ont par le passé fait part de leur intérêt pour cette technologie afin de remplacer les générateurs à essence dans des mines isolées de l’Arctique. (Source : Journal de Montréal | 23 février 2018) 

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Alors revenons à ce que disait Henning Mankell sur le nucléaire. L'écrivain craignait que l'instinct de destruction des humains ne les conduise à l'anéantissement. Disons que c’est en bonne voie.

SABLE MOUVANT Fragments de ma vie; Henning Mankell (traduit du suédois par Anna Gibson; Éditions du Seuil, septembre 2015)

Chapitre L'avenir dissimulé sous la terre (p. 30-32) :

C'est à bord du train entre Göteborg et Stockholm que je tombe par hasard sur un article évoquant le projet d'ouvrir à la dynamite, dans la roche mère de Finlande, des tunnels et salles souterraines afin d'y entreposer les déchets du nucléaire pour une durée indéterminée. Qui ne doit pas être inférieure à cent mille ans. Même si la radioactivité est la plus intense (comprendre «mortelle») au cours des mille premières années, il faut malgré tout pouvoir garantir un stockage hermétique sur une durée équivalente au passage sur Terre de trois mille générations humaines.
   J'ai connu le nucléaire toute ma vie. De mon enfance, je garde le souvenir de manifestations hostiles, et de la peur que nous inspiraient à la fois l'arme atomique et la perspective d'une terrible guerre entre deux bêtes féroces, l'Union soviétique et les États-Unis. La paix entre elles était toute relative, fragile et précaire, et il fallait à tout prix empêcher leur affrontement. Après cela, il y a eu les grandes catastrophes nucléaires –Three Mile Island, Tchernobyl et la dernière en date : Fukushima. J'ai la conviction, bien naturelle, que le compte à rebours nous séparant de la prochaine a déjà commencé. Je suis un opposant à l'énergie nucléaire. Chaque accident avéré – et chaque incident où le pire a été évité de justesse – renforce ma défiance. Je savais que le temps nécessaire pour neutraliser la radioactivité était long, et connaissais le danger de ces déchets avec lesquels il allait falloir cohabiter pendant des millénaires. [...]
   L'article est relégué au bas d'une page intérieure. D'autres informations ont une priorité bien supérieure : les amours d'une rock star, les astuces pour payer moins d'impôts et pour maigrir de dix kilos en quinze jours.
   C'est compréhensible. La vie, après tout, se déroule au présent.
   Peu de gens ont la capacité d'étendre leur curiosité au-delà des jours ou des mois à venir. Au-delà du prochain tirage du Loto, disons, grâce auquel on espère se délivrer de toute contrainte et partir s'installer aux Caraïbes.
   Aujourd'hui, les habitants de notre partie du monde ne croient pas en Dieu, mais ils croient au tirage et au grattage. Ils sont accros aux jeux de hasard. Si on a la chance de gagner, c'est merveilleux : plus besoin de travailler, plus besoin de se préoccuper de quoi que ce soit, dorénavant on pourra considérer le reste de la société avec arrogance et mépris. La nouvelle façon de désigner le gros lot l'indique on ne peut plus clairement : «Vingt-cinq ans de salaire!» Exonéré d'impôts, bien entendu.
   En bas de la page du journal, donc, voilà cet article sur le projet de cachette géante enfouie au coeur de la roche mère finlandaise afin d'y stocker jusqu'à la fin des temps d'énormes quantités de déchets nucléaires.
    [...] Comment est-il possible de garantir la conservation pendant cent mille ans de déchets mortellement toxiques, alors qu'aucun des plus anciens édifices humains que nous connaissons n'excède cinq ou six mille ans d'âge?

Chapitre Testament (p. 39/42) :

Les civilisations ne laissent pas de testament. Seuls les individus le font. Rome, l'Égypte des pharaons, la civilisation inca ou maya n'ont pas disparu à la suite d'un événement unique, comme un accident ou une éruption volcanique. Le déclin s'est fait progressivement, et il a été nié jusqu'au bout. Une civilisation aussi aboutie que la leur ne pouvait tout simplement pas disparaître. Les dieux s'en portaient garants. [...]
   C'est là un dénominateur commun de toutes les grandes civilisations : le fait qu'elles semblent avoir été immortelles aux yeux de leurs représentants. [...]
   Deux notions résument tout ce qui a été, et sans doute aussi tout ce qui sera.
   Survie et disparition.
   Un simple regard en arrière nous permet d'anticiper se qui nous attend, nous aussi. Rien ne se répète à l'identique. L'histoire n'est pas une suite d'imitations.
   Mais en ce qui nous concerne, on peut dire que nous avons d'ores et déjà décidé quel sera le témoignage ultime de ce que nous fûmes.
   Pas Rubens, Rembrandt, Raphaël. Pas Shakespeare, Botticelli, Beethoven, Bach ou les Beatles. Rien de tout cela.
   Quand notre civilisation aura disparu, il restera deux choses. La sonde spatiale Voyager lancée dans sa course à travers l'espace interstellaire. Et les déchets nucléaires enfouis au coeur de la roche mère.

[Ndlr : Les sondes Voyager I et II ont déjà emporté des générateurs nucléaires pour alimenter leur système électronique.] 

Photo : simulation modélisée d’un déversement présentée dans le documentaire de Motherboard : «c’est une bombe à retardement», dit un scientifique.  Si les deux vieux pipelines corrodés de la pétrolière albertaine Enbridge, installés en 1953 au fond des Grands Lacs, se mettent à fuir, eh bien le Saint-Laurent deviendra un fleuve noir – il ne s’agit pas d’un roman.

Rappel : Le fleuve Saint-Laurent situé au nord-est de l'Amérique du Nord relie les Grands Lacs à l'océan Atlantique. Il est le seul émissaire du bassin des Grands Lacs. Au Canada, il borde une partie de la province de l'Ontario puis traverse la province du Québec en entier. D'une longueur d'environ 1 197 km, son estuaire est le plus grand sur Terre avec une longueur de 370 km et une largeur de 48 km. Grand fleuve des latitudes moyennes de l'Amérique du Nord, le Saint-Laurent possède un bassin de drainage de 1 610 000 km2, soit près de 25 % des réserves mondiales d’eau douce, comprenant les Grands Lacs ainsi qu'une bonne portion du réseau hydrographique du continent, qu'il draine vers l'océan Atlantique par un parcours d'environ 3 058 km jusqu’à l’extrémité supérieure de la rivière St. Louis, (1 197 km si on ne tient pas compte des Grands Lacs), il est l’un des plus longs fleuves du monde. La santé du fleuve reste fragile et d'importants efforts restent à accomplir notamment pour les métaux lourds rejetés dans le fleuve.

24 mars 2018

Moins d’armes à feu, plus d’éducation!

C’est à peine si l’on peut suivre les fusillades tant elles se succèdent presqu’à la vitesse d’un chargeur AR-15 – des armes conçues et vendues par des esprits déséquilibrés, hostiles, haineux et diaboliques.

Revoyons donc l’idéal de Marguerite Yourcenar en matière d’éducation :
Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant.
   Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur où la moindre violence risque de tout détruire.
   Il apprendrait que les hommes se sont entre-tués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil.
   On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé́, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir.
   On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts.
   On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays [États-Unis].
   En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celles du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.
   On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs.
   Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait.»

Extrait de l’ouvrage Les yeux ouverts : entretiens avec Marguerite Yourcenar par Matthieu Galey; Éditions du Centurion, 1980   


La jeunesse américaine dans la rue contre les armes à feu

Exaspérés par les nombreuses fusillades dans les écoles, des centaines de milliers d'Américains vont marcher samedi à Washington pour le plus grand rassemblement contre les armes à feu de l'histoire des États-Unis.
   Jusqu'à un demi-million d'adolescents et d'adultes sont ainsi attendus à Washington, avec comme mot d'ordre : «Plus jamais!» et «Assez».
   Le rassemblement géant de Washington s'étirera entre la Maison-Blanche et le Capitole.
   Selon une analyse du Washington Post cette semaine, plus de 187 000 élèves américains des niveaux primaire et secondaire ont été témoins d'une fusillade en milieu scolaire depuis 1999. 

Contrôle des armes à feu : les Montréalais manifestent en solidarité avec les Américains

Des manifestations pour le contrôle des armes à feu se déploieront samedi dans des centaines de villes à travers le monde, dont Montréal et Toronto, dans la foulée de la fusillade qui a fait 17 morts dans une école secondaire de Parkland, en Floride, le 14 février dernier.
   Les organisateurs de la «March for Our Lives» (Marche pour nos vies) montréalaise veulent se faire l'écho de la jeunesse américaine, mobilisée par la récente tragédie.
   Des manifestations auront lieu samedi dans plus d'une douzaine de villes canadiennes d'un océan à l'autre.
   Au-delà de cet élan de solidarité, les manifestants saisissent aussi cette occasion afin de réclamer des «lois fermes» de ce côté-ci de la frontière, dont l'interdiction des armes d'assaut comme le fusil AR-15 utilisé par le tireur de l'école Marjory Stoneman Douglas, à Parkland.

Des centaines de milliers de manifestants étaient attendus samedi à Washington pour manifester pour le contrôle des armes à feu. Photo : Reuters/Aaron Bernstein

Source Radio-Canada avec Agence France-Presse

March for Our Lives: The nation’s capital has been preparing for weeks. Today, the voices will rise.

People gather in front of the stage before the start of the March for Our Lives rally on Saturday in Washington. (Salwan Georges/The Washington Post)

La NRA s'en prend aux jeunes organisateurs de March for Our Lives  

Taylor Dolven | VICE, 23 mars 2018

La National Rifle Association (NRA) a sorti tout son arsenal pour stopper l'un des plus grands défilés de tous les temps samedi, alors qu'un million de personnes se rendra dans la capitale du pays pour exiger des mesures de contrôle plus strict des armes à feu.

NRA TV a inondé ses médias sociaux de vidéos critiquant les manifestants qui ont lancé le hashtag # MarchForOurLives, nom que les survivants de la fusillade du lycée Marjory Stoneman Douglas (Parkland, Floride) ont choisi pour la manifestation. Les étudiants qui mènent la marche pour sensibiliser les gens veulent que l'âge légal pour acheter un fusil passe à 21 ans, que la vérification des antécédents de l’acheteur soit appliquée dans les foires d'armes à feu et en ligne, et que la vente d’armes d'assaut soit interdite.
   «Si vous êtes trop jeune pour transporter une arme à feu, vous êtes trop jeune pour faire de la politique sur les armes à feu», a déclaré la porte-parole de la NRA Dana Loesch dans une vidéo postée sur Twitter jeudi dernier.

Dana Loesch. Rien de mieux qu’une porte-parole sexy pour séduire ou fidéliser les fanatiques d’armes à feu. Je n’ai pas entendu discours plus psychopathe que celui qui suggère d’armer le personnel et les étudiants dans les institutions à titre de prévention, surtout quand on connaît le nombre incroyable de meurtres «accidentels» qui s’ajoute aux fusillades «planifiées». Si l’on pouvait museler les pitbulls de la NRA (il est peut-être trop tard pour les éduquer), ce serait déjà ça de gagné...  

Simultanément, la NRA s'attaque aux organisations pro-contrôle des armes qui soutiennent la marche. "Ils utilisent les enfants de Stoneman Douglas pour faire progresser leur démarche", disait la NRA dans une vidéo publiée sur Twitter jeudi. D'autres vidéos s'en prennent au statut privilégié des enfants de Parkland et déclarent que leurs efforts ne changeront rien dans les «centres-villes».
   NRA TV, le véhicule de propagande du lobby des armes à feu avec son slogan «Take Back the Truth» a déployé une stratégie de lutte contre les «médias libéraux» en critiquant leur couverture des fusillades. Le porte-parole de la chaîne a prétendu que la fusillade de mardi, où un agent de sécurité de l’école est intervenu pour stopper la fusillade. (VICE News et toutes les grandes chaînes ont couvert l'incident.)
   Austin Rollins (17 ans), un étudiant de Great Mills High School (St. Mary's County, Maryland), a tiré sur deux étudiants et est mort après avoir échangé des coups de feu avec l'agent armé. Seulement quelques heures après, la NRA a bondi sur les médias sociaux pour louanger l’intervenant à titre d’exemple pour justifier qu’il faut plus «bons gars armés» dans les écoles pour prévenir les fusillades en milieu scolaire. Cependant on n'a pas  encore déterminé si Rollins s'était suicidé ou s’il avait été abattu par l'agent de sécurité.
   «# Les lois et les restrictions sur les armes à feu au Maryland n'ont pas marché, mais le bon gars armé, oui», a twitté le porte-parole de la NRA Grant Stinchfield jeudi soir.
   L'étudiante Willey Jaelynn (16 ans), blessée lors de la fusillade, est décédée jeudi soir. La NRA n'a pas encore mentionné sa mort.
   La survivante de la fusillade de Stoneman Douglas, Jacklyn Corin, qui participe à des manifestations samedi, a twitté son appui aux élèves de Great Mills High School. Plus de 840 manifestations pour un plus grand contrôle des armes à feu sont prévues à travers le monde en solidarité avec la marche de Washington D.C.
  Durant le mois et demi qui a suivi la fusillade de Parkland, les législateurs ont adopté plus de lois sur le contrôle des armes à feu que durant la dernière décennie. La Floride a adopté des mesures de contrôle plus strictes plus tôt ce mois-ci, en dépit de la forte emprise de la NRA sur l'assemblée législative de l'état. Une nouvelle loi fait passer l'âge minimum pour acheter des armes à feu de 18 à 21 ans, inclut une période d'attente après la vérification des antécédents, interdit le stockage d’armes à feu, et permet que le personnel scolaire soit armé.
   Même si le gouvernement fédéral a fait adopté une loi par le Congrès américain vendredi matin qui ne va pas aussi loin, celle-ci procurera les fonds nécessaires au Center for Disease Control and Prevention pour étudier la violence armée et renforcer le système de vérification des antécédents.  

23 mars 2018

L’art de mener les masses crédules : un jeu d’enfant

On ne s’embarrasse surtout pas de principes moraux!

Retour sur l’affaire Cambridge Analytica

Christopher Wylie, le lanceur d'alerte canadien qui a dévoilé le scandale Facebook-Cambridge Analytica, a affirmé en entrevue à CBC, mercredi soir, qu'il veut témoigner aux États-Unis et au Royaume-Uni à propos des menaces que représentent les médias sociaux sur les institutions démocratiques et les élections.
   Originaire de la Colombie-Britannique, cet analyste de données de 28 ans est le cerveau derrière la compagnie Cambridge Analytica et son système qui a permis à la campagne de Donald Trump de profiter d'informations de plus de 50 millions d'utilisateurs Facebook sans leur autorisation.
   À la suite des révélations de La Presse canadienne sur les liens contractuels au début de l'année 2016 entre le Parti libéral du Canada (PLC) et Christopher Wylie, le PLC a dévoilé davantage de détails mercredi concernant cette brève collaboration. Le parti soutient qu'«après avoir vu ce qui était offert», il a refusé d'aller de l'avant.
   Selon le communiqué publié par le PLC, la firme de Christophe Wylie, Eunoia Technologies, a effectué «un travail préliminaire» pour un montant de 100 000 $. Un contrat conclu «conformément aux règles d'approvisionnement de la Chambre des communes», précise-t-on. 
(Source : ICI Radio-Canada avec CBC)  

Que retenir du scandale Facebook / Cambridge Analytica | Cinq pistes de réponses
Par Yanik Dumont Baron, correspondant aux États-Unis pour ICI Radio-Canada/Info 

[...] 3- Ce sont vos émotions qui sont visées et manipulées
«Ça ne sert à rien de mener une campagne électorale en s’appuyant sur des faits, expliquait le directeur général de Cambridge Analytica. Il n’y a que les émotions qui comptent. » Ces commentaires de Mark Turnbull ont été captés par une caméra cachée de la chaîne britannique Channel 4.
   Avec ses ordinateurs, la firme prétendait mieux savoir ce qui choque ou effraie les électeurs que ces électeurs eux-mêmes. Ce sont les formules informatiques développées avec les données de Facebook qui lui auraient donné cet avantage.
   Ces craintes et ces émotions se sont retrouvées au cœur de la controversée campagne de Donald Trump, dont la peur des immigrants illégaux et des terroristes, un désir de rejeter ces élites qui auraient la vie plus facile, et ce fameux slogan «Crooked Hillary». Des messages aussi utilisés dans les efforts russes pour diviser les Américains durant la présidentielle. [...]
Article intégral :


Vous souvenez-vous des belles images du Sacré-Cœur accueillant tout le monde à bras ouverts? Cool. Sauf qu’au démarrage de son projet, “Zuck” a écrit sur IM Chat : “Yeah, so if you ever need info about anyone at Harvard, just ask. I have over 4,000 emails, pictures, addresses, SNS. People just submitted it. I don’t know why. They ’trust me’. Dumb fucks.” Autrement dit, il connaissait déjà les conséquences du piège tendu (1).

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L’art de conduire sans conduire

Voulons-nous aller jusque-là? Évidemment, on ne nous demandera pas notre avis. Par ailleurs il est vrai les conducteurs humains sont fous braques, il suffit de consulter les statistiques d’accidents routiers mortels. Mais bon.

Où avait la tête l’opérateur (désigne le conducteur humain) derrière le volant de la voiture autonome? On dit qu’il a essayé de stopper le véhicule, de toute évidence sans succès... :  
– Un véhicule autonome Uber a percuté et tué une piétonne dimanche soir à Tempe, en Arizona, rapportent des médias locaux. Le véhicule Uber expérimental était en mode autonome au moment de l'accident mais un opérateur était derrière le volant, comme c'est la norme lors des essais. La femme traversait la rue hors des passages piétonniers vers 22 h quand elle été heurtée. Selon la station ABC 15 de Phoenix la victime se nommait Elaine Herzberg, 49 ans. Elle traversait la rue à pied, son vélo à ses côtés, lorsqu'elle a été happée par le VUS Volvo d'Uber, a indiqué la police, citée par ABC 15.


La confiance dans les IA et autres algorithmes
Julien Tarby | 5 octobre 2017 

Article intégral :

C’est qui le patron?
Jusqu’où peut-on faire confiance aux machines en matière de décisions, prévisions, surveillance, etc., domaines autrefois réservés aux humains?
   Elon Musk, le physicien Stephen Hawking ou encore Bill Gates, qu’on peut difficilement taxer de technophobie, ont fait chorus dernièrement à propos de l’IA, s’inquiétant du pouvoir et de l’influence future des superintelligences sur les humains. La crainte des algorithmes apprenants, des IA prenant des décisions à la place de hommes fait son apparition, même dans le sérail de la Silicon Valley. «En Europe, on s’inquiète de l’impact de l’IA sur l’emploi. La convergence de multiples technologies invasives et transformatrices de secteurs fait peur. La révolution agricole avait en son temps seulement transformé le domaine agricole…», déclare Catherine Simon, fondatrice et directrice d’Innorobo, salon de robotique, soulignant une certaine culture anti-humanoïde héritée des légendes du Golem sur le Vieux Continent. Au-delà de la crainte du chômage technologique, c’est bien la peur d’être concurrencé par une intelligence non humaine qui alimente le débat. [...]

Toujours des doutes sur l’impartialité
Ces «outils d’évaluation du risque» sont principalement utilisés pour estimer le risque de récidive des détenus et décider ou non de leur libération conditionnelle. Mais ils sont controversés car, bien qu’utilisés pour réduire les risques de discrimination, ils sont soupçonnés justement de reproduire certains biais humains... Les personnes de couleur noire ont deux fois plus de chances d’être labellisées personnes à haut risque par l’outil Compas... Est-ce à dire que les stéréotypes des programmateurs entrent aussi en jeu? [...]

Les algorithmes apprenants changent la donne
En France la start-up Predictice, fondée en janvier 2016, a numérisé près de 2,5 millions de décisions de la Cour de cassation, et utilise la puissance du Big Data pour calculer les probabilités de résolution de litiges, afin de rendre le système juridique plus transparent et prévisible. Au risque de dresser un palmarès des bons ou des mauvais tribunaux, comme on classe déjà les lycées ou les hôpitaux. Le champ des possibles semble désormais infini – qu’il soit positif avec une IA capable de diagnostiquer des cancers en quelques minutes, de matérialiser 36000 heures de travail d’un avocat en une seconde, de diminuer la facture d’électricité de Google de 40% – ou inquiétant : à Chicago, «grâce au traitement des données collectées, des appels téléphoniques et témoignages des personnes, nous définissons des micro-zones où nous pouvons prendre des décisions éclairées grâce aux algorithmes, quant à la présence policière par exemple», illustre Brett Goldstein, le Chief Data Officer de la ville qui cherche à anticiper l’acte malveillant. [...]  

Risque de dérive déshumanisante
Et si, plus que des suppléants, les machines devenaient les remplaçants des humains? [...] Quel médecin se passerait des renseignements fournis par les algorithmes, quel urbaniste, quel ingénieur, quel commerçant...? Pour autant que le numérique choisisse, juge, décide pour nous, puisse même gouverner, nous voilà dépossédés de nos droits et de nos facultés. Ne serait-ce pas un monde d’optimisation, de fluidification, de sécurisation extrême qui se préparerait sous l’influence de ces IA? Et pourtant il n’est pas certain qu’il fasse bon vivre dans un tel monde, «qui pourrait être déshumanisé si nous ne nous posons pas les bonnes questions», avertit Catherine Simon, fondatrice et directrice d’Innorobo, salon de robotique. Les machines paramétrées ne tiennent pas compte du contexte, une IA peut devenir raciste à force d’observer de tels propos sur le Net. Une étude de l’université d’Harvard montre que lorsqu’on saisit un nom à consonance afro-américaine, il y a des chances de voir apparaître, dans les premiers résultats, des sites qui proposent de consulter son casier judiciaire. [...] Ainsi Edward Snowden a révélé l’existence d’un algorithme qui décide si on est ou non citoyen américain : si on ne l’est pas, on peut être surveillé sans mandat!

Débats pour préparer une nouvelle société
Les décisions prises à partir de calculs algorithmiques, qui touchent à la démocratie, doivent être étroitement encadrées. «Souhaitons-nous que les libérations anticipées dépendent d’une machine? Si on le fait, c’est la porte ouverte à un monde déshumanisé, si on ne le fait pas, on laisse une marge d’erreur dommageable pour la société», campe Henri Verdier, «Chief Data Officer» de la France. Comme pour la bioéthique, il importe de sortir de la simple efficience et de s’inscrire dans le projet collectif. «On ne demande pas seulement à l’État d’être efficace; celui-ci a aussi un rôle à jouer dans le bien-être, la dignité des personnes, le vivre-ensemble...», ajoute Henri Verdier. [...]

Bon sens et garde-fous
«Et si, avant de souscrire à cette vision pessimiste d’asservissement, de restriction de la liberté, de perte de la dignité humaine, nous examinions la situation d’un peu plus près? Après tout, les algorithmes sont des créations de l’esprit humain. Ils sont ce que nous avons voulu qu’ils soient», insiste Serge Abiteboul, selon qui mieux connaître ces outils permettra de ne pas y être assujetti et de prendre les bonnes décisions. Le périmètre que nous leur laisserons dépendra de notre rapport aux technologies. «Je ne veux pas d’un robot américain qui me rend service tout en récoltant des données sur moi afin de mieux me vendre des choses, d’un robot chinois ou japonais trop mécanique et pas assez porté sur l’interaction avec l’humain», caricature Bruno Maisonnier, qui précise que «nous attendons que les machines se comportent mieux que le humains». [...] En période de bouleversement, les débordements peuvent survenir, à l’exemple de cette IA polémique développée à Stanford, soi-disant à même de déterminer l’orientation sexuelle des gens en analysant leur visage. [...]

Prospective Nos pensées mises à nu?
Dernièrement des chercheurs de Stanford ont créé un implant crânien qui permet à des personnes paralysées d’écrire huit mots par minute. Facebook vise la vitesse de 100 mots par minute «d’ici quelques années». Plus de 60 scientifiques et ingénieurs travaillent à inventer des capteurs non invasifs sur un casque ou un bandeau, au sein de Building 8, le nouveau labo de l’entreprise, entouré d’une culture du secret digne de celle qui entoure Google X poursuivant le même but. Les GAFA sont de la partie, pour à terme supprimer les écrans. Les assistants vocaux ont fait leur apparition, et les énergies sont désormais tournées vers l’élaboration de la commande par la pensée. Dès lors, la crainte qu’on puisse lire, détourner, voler nos informations cérébrales devient sensée! D’où l’appel des scientifiques Marcello Ienca, neuroéthicienne de l’université de Bâle, et de Roberto Andorno, avocat spécialisé dans les droits de l’homme de l’université de Zurich, demandant la reconnaissance de nouveaux droits au vu des avancées des neurotechnologies, afin de protéger nos pensées contre l’accès, la collecte, le partage et la manipulation des données du cerveau humain : premièrement le droit à la liberté cognitive, donc la possibilité d’utiliser ou de refuser la stimulation cérébrale et d’autres techniques pour modifier l’état mental; deuxièmement le droit à la confidentialité mentale, sachant que des scientifiques ont déjà réussi à reconstituer des extraits d’un film en scannant le cerveau de participants; troisièmement le droit à l’intégrité mentale pour anticiper les risques de «hacking», de prise de contrôle des appareils auxquels une personne est connectée ou de transmission de faux signaux vers le cerveau de l’utilisateur; quatrièmement le droit à la continuité psychologique car de telles technologies, notamment à des fins médicales, peuvent bouleverser la façon dont une personne se perçoit, s’identifie. Il s’agit de rester la même personne!



Here Are the First Hints of How Facebook Plans to Read Your Thoughts
Kristen V. Brown | 9/2/2017

Back in April, at Facebook’s annual developer conference, the company announced an ambitious – and very creepy! – plan to read its users’ minds. Facebook’s secretive hardware R&D division, Building 8, planned to develop its own “brain-to-computer interface” hardware that would allow a user to send words straight from her brain to a computer by merely thinking. But until now, we’ve heard scant details as to how exactly Facebook plans to accomplish this.
   “It sounds impossible,” Building 8 head Regina Dugan said at the time. “But it’s closer than you may realize.” Within “a few years,” she said, her researchers aimed to create a system that lets people type with their thoughts three times faster than you can type with a smartphone.
   Speaking at an MIT Media Lab conference on Monday, project head and neuroscientist Mark Chevillet dropped some more hints as to how this long-shot goal might be achieved.
   His team, he told the audience, plans to use non-invasive sensors to detect brain signals associated with a person thinking a word, then use an algorithm to figure out what the intended word was, according to a report of the conference by STAT News. Artificial intelligence will also likely figure in, helping to determine which of several possible words is actually the one a user was thinking of. And the team is leaning towards using a technology called diffuse optimal tomography to pull all of this off, which would work by shining near-infrared light onto brain tissue, and deducing patterns of neurons based on how the light scatters.
   Facebook is hardly the first to set out to make a working brain-computer interface. DARPA, which Dugan used to head, has invested heavily in brain-computer interface technologies to do things like treat mental illness, and restore memories to soldiers injured in war. More recently, Silicon Valley has been locked in an arms race to build a brain computer interface that allows us to communicate by thought. Earlier this year, Tesla and SpaceX head Elon Musk revealed a new machine-brain interface company, Neuralink. So did Silicon Valley entrepreneur Bryan Johnson (that one’s called Kernel) and Facebook alum Mary Louise Jepsen (Open Water).


(1) Cette citation est tirée du documentaire Terms and Conditions May Apply
qui analyse les clauses du contrat d’utilisation (qu’on accepte sans les lire) et la manière dont Facebook et Google nourrissent le FBI et la CIA en leur livrant les données personnelles des abonnés sur un plateau d’argent. Beaucoup d’informations intéressantes sur Mark Zuckerberg, on rapporte notamment une rencontre avec Robert S. Mueller...  
   Le minage de données sur Facebook et Google est de l’or pour les agents fédéraux. Le documentaire livre plusieurs témoignages de gens qui ont été importunés voire menottés, interrogés et tenus en garde à vue par des agents du FBI ou de la CIA, simplement pour une mauvaise blague ou un commentaire sur les réseaux sociaux contenant des mots catalogués «menaces» par les algorithmes.
   Par exemple, le documentariste présente à un utilisateur son relevé de recherche anonyme (l’utilisateur devient un numéro reconnu par les algorithmes) qui incluait des mots comme meurtre, comment tuer sa femme infidèle, photos de personnes mortes, autos accidentées, etc. Il aurait pu voir débarquer des agents du FBI chez lui pour possible tentative de meurtre. Voyez-vous, les algorithmes ne savent pas qu’il écrit pour l’émission télé Cold Case. «Je n’avais pas l’intention de tuer ma femme, je ne suis pas un meurtrier – je suis écrivain», déclare l’auteur.  
   Leigh Bryan (Twitter User – UK) allait passer une semaine à Los Angeles. À son départ de LA, il fut questionné, probablement à cause de son passeport irlandais, associé à des préjugés de terrorisme. Les douaniers ont scruté son téléphone portable. Par malheur, il avait écrit ce tweet à la blague : «@MelissaxWalton Free this week for a quick gossip/prep before I go and destroy America. X».Conséquemment, isolement à l’aéroport, menottes et prison au centre-ville pour interrogation : «What do you mean by destroying America?»
   Vito Lapinta, un jeune étudiant à Truman Middle School, fut visité par des policiers à son école pour avoir écrit : «Attention aux kamikazes bombers» – le jeune s’inquiétait pour la vie du président Obama!
   On appelle ça Intelligence Agency... à mon avis, si quelqu’un voulait détruire les États-Unis, ou s’en prendre au président, il ne l’annoncerait pas sur Twitter ou Facebook! Y’a que Trump qui menace pour vrai des dirigeants et leurs pays sur Twitter.
   Il m’est arrivé de faire des recherches sur des maladies dont je ne souffre pas pour des personnes âgées qui n’ont pas Internet; les algorithmes ont dû en déduire que j’étais très malade, voire à l’article de la mort!   
   Bref, du profilage à la con sous prétexte de sécurité, en voulez-vous en voilà! Complètement dingue. Un jour, l’Algo-Alphabet-Soup va être si épaisse qu’ils vont se noyer dedans.

Terms and Conditions May Apply
Cullen Hoback | 2013 | 1:20:02

Admit it – you don’t really read the endless pages of terms and conditions connected to every website you visit or phone call that you make do you? Of course not. But every day billion-dollar corporations are learning more about your interests, your friends and family, your finances, and your secrets – precisely because of this; and are not only selling the information to the highest bidder, but freely sharing it with the government. And you agreed to all of it. With plenty of recent real-world examples, Terms And Conditions May Apply covers just a little of what governments and corporations are legally taking from Internet users every day – turning the future of both privacy and civil liberties into serious question. From whistleblowers and investigative journalists to zombie fan clubs and Egyptian dissidents, this film demonstrates how all of us online have incrementally opted-in to a real-time surveillance state, click by click.