29 mai 2017

Consommation, recyclage et réparation : où en sommes-nous?

Nous savons que les réunions du Groupe des Sept (G7) ne règleront pas le sort de la planète. Deux à trois jours de discussions néolibérales sur la santé, l'éducation, l'énergie, l'environnement, la justice, la sécurité nationale et alimentaire, ne régleront pas les énormes défis socioéconomiques auxquels nous faisons face.

Nous ne pouvons pas compter sur les décideurs politiques / législatifs à la merci des grandes industries qui semblent résolues à bannir tout changement de cap (1). 

Nous subissons les dictats des manufacturiers depuis des décennies. Néanmoins, nous sommes de plus en plus nombreux à modifier notre style de vie et notre mode de consommation, sachant que c’est la seule façon de limiter le gaspillage et le remplissage des dépotoirs de déchets industriels et résidentiels.

Ce qui précède nous renvoie donc à nos choix individuels en tant que consommateurs. 

Quel gâchis.

Qui n’a pas un jour été frustré d’avoir acheté un appareil électrique ou électronique qui a lâché au bout de quelques mois? Le marchand vous a dit que le réparer coûterait plus cher qu’en acheter un neuf.  Alors, vous l'avez jeté ou donné au recyclage. L’obsolescence planifiée signifie que les manufacturiers s’assurent que les objets cesseront de fonctionner avant d’être usés et qu’ils ne seront pas réparables – on ne fabrique pas de pièces de rechange. Voici ce qu’en dit Pierre-Yves McSween, dans son ouvrage En as-tu vraiment besoin? : 
  Il y a deux grands types d’obsolescence planifiée : 
  Le produit cesse de fonctionner prématurément. 
  L’utilisation du produit sera limitée ou anachronique avec la sortie séquentielle planifiée d’une suite logique de produits. On n’a qu’à penser aux ordinateurs. Aussitôt qu’on en a acheté un, on nous sort un modèle plus beau, plus rapide, plus pratique, plus léger, etc. (...) Il faut savoir sauter des cycles technologiques. Ce faisant, on finance notre prochain achat pour le moment où notre vieil objet sera vraiment désuet ou brisé. Avoir les technologies dernier cri dans tous les domaines est un abonnement assuré à la précarité financière. (...) Celui qui achète toujours le dernier modèle et qui renouvelle constamment ses biens demeure l’esclave d’un système basé sur une consommation renouvelable et programmée. (...) Je ne dis pas de refuser la technologie. Je dis : sois patient.

Nous vivons dans une société de consommation où l’on nous incite à acheter, jeter puis racheter toujours plus. À chaque année, ce sont 1000 kilos de déchets par habitant qui sont produits au Canada, pour plus de 25 millions de tonnes au total qui se retrouvent dans les sites d’enfouissement ou d’incinération. Or, beaucoup d’objets jetés sont encore fonctionnels et parfaitement utilisables.

LA POU BELLE PROVINCE :
http://poubelleprovince.radio-canada.ca/Etat-des-lieux/Quebec

La Gang des 3R; statistiques (2002) sur la consommation et le recyclage (!!) : 
http://eav.csq.qc.net/lebac/pdf/statistiques.pdf

Mouvement Makers : les débrouillards à l’assaut de la surconsommation

Armés d'imprimantes 3D, de découpeuses au laser et de logiciels ouverts, les bricoleurs et artisans ont trouvé l'antidote à la surconsommation et aux produits à usage unique. À l’émission Médium large, la chroniqueuse économique Diane Bérard et l'économiste Éric Pineault décrivent le mouvement Makers, qui consiste à produire à petite échelle ce que les grandes compagnies ne manufacturent plus, ou à inventer des produits.

Avantages économiques et environnementaux
«On vit dans un monde virtuel et tout à coup, on veut recommencer à faire des choses de nos mains, et non pas seulement vivre dans une réalité abstraite, souligne Diane Bérard. Montréal a perdu 75 % de sa capacité manufacturière au fil des ans. Le manufacturier comme on l’a connu ne reviendra pas à Montréal, mais on voit revenir le manufacturier urbain, c’est-à-dire de petite série. Beaucoup d’entrepreneurs ont des idées pour fabriquer des objets qui pourraient se vendre et créer des emplois, mais ils n’ont pas accès à de l’équipement. Quelle est la solution? Créer un lieu où on trouve de l’équipement de fabrication industrielle.» 
     Elle précise qu’un tel lieu ouvrira sous peu à Montréal : l’Espace Fabrique, où les bricoleurs et inventeurs auront accès à 300 000 $ d’équipement industriel. «Grâce à l’accès à cet équipement, on peut baisser le coût d’un prototype de 90 à 95 %.»

Contre la culture de l’obsolescence
«Ça ne va pas révolutionner la consommation, mais ça fait partie d’une réaction à une tendance, depuis les années 90, qui est qu’on ne sait plus comment fabriquer les objets qu’on utilise», indique Éric Pineault. «Ce sont des objets à usage unique, non réparables, qu’on doit jeter. C’est en réaction à cette culture d’obsolescence. Entre les années 1960 et aujourd’hui, la quantité de déchets de biens durables qu’on génère – laveuses, sécheuses, fers à repasser... – s’est multipliée par quatre.»

Audiofil :
http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/medium-large/segments/chronique/24096/mouvement-makers-pineault-berard

Dans son ouvrage Le piège Énergie Est l’économiste Eric Pineault expose les pièges économiques et écologiques des sables bitumineux dans un contexte de changements climatiques. Énergie Est n’est pas qu’un simple tuyau où couleraient 2000 litres de pétrole à la seconde...

Diane Bérard, Les Affaires
http://www.lesaffaires.com/auteur/diane-berard/682

La première coopérative en milieu manufacturier au Québec

Espace Fabrique est un espace de création, de formation et de fabrication industrielle. Plus qu’un atelier d’usinage et de soudure, plus qu’un «makerspace» manufacturier, Espace Fabrique est un lieu de rencontre où naissent les produits de demain. Espace Fabrique, c’est l’accès à des machines-outils de qualité industrielle, des espaces de travail privés, des formations, du support à la production et du service-conseil.
https://espacefabrique.com/

Repair Café (Café-réparation) : un atelier pour réapprendre à réparer.

Tout au long de l'été, Gérald Guimond apprend gratuitement aux adultes et aux enfants à réparer de petits objets. Photo: TC Media - André Desroches

Gérald Guimond, un résident du Sud-ouest, mène une lutte contre l’obsolescence programmée des objets en apprenant aux citoyens à réparer différents articles défectueux plutôt que de les mettre à la poubelle. 
   Au «Café-réparation» situé dans Côte-Saint-Paul, il inculque gratuitement aux adultes et aux enfants des notions pour effectuer des réparations simples sur des jouets, des articles de sport, des appareils électriques, tels des grille-pain, cafetières et fers à repasser. Ils peuvent aussi s’initier à de petits travaux mécaniques et de menuiserie.
   Pour Gérald Guimond, c’est une façon de lutter contre l’obsolescence programmée, ce concept voulant que des fabricants déploient des techniques visant à réduire la durée de vie de leurs produits afin d’en augmenter le taux de remplacement.
   Ce projet découle aussi pour l’homme qui aura bientôt 70 ans d’un désir de transmettre ses connaissances et de poser un geste pour l’environnement. 
   Il mettait en pratique les 3R – réduction des déchets, recyclage et réemploi – bien avant que ce soit à la mode. L’homme a grandi à la campagne. «Quand j’étais jeune, mon père a démoli une grange. Il me donnait les clous pour que je les décrochisse. On ne jetait rien», se souvient-il. Ces principes de récupération et de réemploi l’ont suivi toute sa vie.

Article intégral (juillet 2016) :
http://journalmetro.com/local/sud-ouest/actualites/995664/un-atelier-pour-reapprendre-a-reparer/

La petite histoire des Repair Cafés en Europe :
https://repaircafe.org/fr/a-propos-du-repair-cafe/

Comment réparer – ne jetez plus, réparez; une foule d’informations et de liens utiles https://www.commentreparer.com/

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Why Repair? Repair is noble.
Repair saves you money.
It saves the environment. And it connects us to our things. Ditch the throwaway economy. Join the repair revolution.

Repair is Freedom
You bought it, you should own it. Period. You should have the right to use it, modify it, and repair it wherever, whenever, and however you want. Defend your right to fix.

Repair creates Jobs
Products that can be repaired, should be repaired. Refurbished cell phones can be sold to someone new. Repaired computers bridge the digital divide. Even better, repair jobs are local. They won’t ever be shipped overseas.

Repair is Sustainable
Our stuff used to be made to last. Now it’s made to last only a couple of years. Repair is green. It keeps the stuff you love in service, and out of a landfill.

It’s Time for a Repair
Jobs Revolution. Fostering repair will give people access to affordable products, make a huge dent in the e-waste problem, and create jobs.

Recycling isn’t the Answer; It’s the Last Resort
Millions of consumer electronics reach the end of their life every year. Recycling them isn’t nearly as effective as you’d think.

Electronics Manufacturing Eats a Hole in the Earth Every Day
Mining materials for short-lived products has long-term consequences on people, our pocketbooks, and our planet.

Fix it yourself http://ifixit.org/
The world needs fixing. Some people don’t have clean water because they don’t know how to repair their water pumps. Many companies don’t make parts and manuals available to independent repair experts. We’re fixing that.
iFixit is the free repair manual.
Fix your things. We’ll teach you how.

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(1) La chasse militarisée contre les environnementalistes anti-oléoducs :
Leaked Documents Reveal Counterterrorism Tactics Used at Standing Rock to “Defeat Pipeline Insurgencies”
https://theintercept.com/2017/05/27/leaked-documents-reveal-security-firms-counterterrorism-tactics-at-standing-rock-to-defeat-pipeline-insurgencies/

Le sort de la main-d’oeuvre dans les pays émergeants. Jeudi dernier, la température à Dhaka atteignait 36 degrés Celsius, et l’indice humidex (température ressentie) indiquait 50 degrés Celsius (120F). Dans les 18 manufactures de vêtements desservant des entreprises occidentales, plusieurs employés se sont évanouis. Selon l’administrateur d’un hôpital de Gazipur, la malnutrition, le manque de repos, la chaleur excessive et les pannes de courant sont à l’origine des incidents. Le Bangladesh compte plus de 4500 manufactures de vêtements dont plusieurs n’ont pas de système de ventilation ni de climatisation. Plus de 4 millions de femmes y travaillent au salaire minimum, c’est-à-dire 68$ par mois.
'Panic' in Bangladesh factories as workers collapse in heatwave
http://www.thestar.com.my/news/regional/2017/05/26/panic-in-bangladesh-factories-as-workers-collapse-in-heatwave/

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