14 octobre 2016

Le libre échange enfoncé dans la gorge

Free trade n’est pas synonyme de Fair trade.

Les opposants à l’accord Canada / Union européenne ont émis des inquiétudes sur les répercussions pour les agriculteurs, le droit du travail, le respect de l’environnement et les pouvoirs des multinationales. Je comprends le véto du Parlement de Wallonie dont je salue la lucidité! 
     Imaginez la mainmise toujours plus puissante des grandes entreprises telles que Monsanto, accusée à juste titre d’écocide, et dont on n’arrive pas à se débarrasser partout dans le monde. Le procès commence demain; j'ai hâte de lire les témoignages.

Voyez l’article «Roundup-trails» :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2016/09/roundup-trails.html


Le tribunal est composé de Vandana Shiva, Corinne Lepage, Marie-Monique Robin, Olivier de Schutter, Gilles-Eric Séralini et Hans Herren.

Monsanto traduit devant un tribunal international citoyen à La Haye

La firme américaine est accusée par des associations d’avoir commercialisé des produits toxiques responsables de la mort de milliers de personnes.

Par Rémi Barroux
LE MONDE | 14.10.2016

Les charges retenues contre la multinationale Monsanto sont lourdes et lui valent d’être poursuivie devant un tribunal international qui se réunit à La Haye (Pays-Bas) les samedi 15 et dimanche 16 octobre. Accusée de «violations des droits humains, crimes contre l’humanité et écocide», la firme américaine se voit notamment reprocher la commercialisation de produits toxiques qui ont causé la mort de milliers de personnes, comme les polychlorobiphényles (PCB), le glyphosate – herbicide connu sous la marque Roundup – ou encore l’acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique (ou 2,4,5-T), constituant de l’«agent orange», herbicide pulvérisé par avion au-dessus des forêts par l’armée américaine durant la guerre du Vietnam.

La société, née aux États-Unis en 1901 – son créateur John F. Queeny l’avait baptisée ainsi en hommage à son épouse Olga Monsanto – se voit aussi traînée sur le banc des accusés pour un modèle d’agriculture industrielle générateur de fortes émissions de gaz à effet de serre, pour la dépendance du monde paysan à ses semences et leurs brevets, pour le «lobbying auprès des agences de réglementation et des autorités gouvernementales»… en bref, pour l’ensemble de son œuvre.

Article intégral :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/10/14/la-multinationale-monsanto-traduite-devant-un-tribunal-international-citoyen_5013629_3244.html

Je veux du maïs non génétiquement modifié, de l’ail, des tomates, des fraises, des pommes, des bleuets, des herbes, etc., du Québec, sans glyphosate. Il suffirait que nos gouvernements investissent dans les entreprises des gens d’ici au lieu d’encourager les importations, peut-être moins chères, mais souvent de mauvaise qualité. L'autonomie agroalimentaire sera-t-elle bannie?! Pas de fraises ni bleuets en hiver? Nos producteurs pourraient en congeler, tout comme les Californiens. Et puis, dans le pire des cas, on peut s’en passer, on n’en mourra pas en attendant la prochaine saison.



Nous avons d’autres excellentes raisons de nous méfier du commerce mondialiste qui tue nos propres entreprises et nous empoisonne. C’est une véritable mafia. Les confessions de cet ancien trader le confirment.

Vous êtes fous d'avaler ça
Christophe Brusset
Flammarion, 2015

Résumé :

Matières premières avariées, marchandises trafiquées, contrôles d'hygiène contournés, Christophe Brusset dénonce les multiples dérives dont il est, depuis vingt ans, le complice ou le témoin dans les coulisses de l'industrie agroalimentaire.

Ingénieur de haut niveau devenu dirigeant au sein de groupes internationaux, à 44 ans, il a décidé de «faire aujourd'hui son devoir» et de briser la loi du silence.

Piment indien rempli de crottes de souris, thé vert de Chine bourré de pesticides, faux safran marocain, viande de cheval identifiée «bœuf», confiture de fraises sans fraises, origan coupé aux feuille d'olivier, etc.

Les arnaques qu’il révèle sont nombreuses mais ses conseils rassemblés dans son «guide de survie en magasin» devraient vous permettre d'en déjouer la plupart.

Christophe Brusset raconte la course de vitesse planétaire entre fraudeurs pour fournir aux industriels des matières premières toujours moins chères. Son récit effarant est une plongée saisissante et pleine d'humour dans un monde souvent sans foi ni loi.

«Soyons directs, ce qui intéresse les industriels, c’est votre argent. Pas votre bonheur ni votre santé!»



Commentaires d’internautes (Babelio) :

OK, on a beau se douter – les scandales arrivant les uns après les autres – que dans l'agroalimentaire, ce ne sont pas des petits saints, j'ai lu des choses dans ce bouquin qui m'ont fait froid dans le dos. ... L'auteur a travaillé pendant plus de 20 ans dans l'industrie agro-alimentaire (ingénieur, acheteur, trader, directeur des achats) en France et ailleurs. Et il nous dit tout.
     La véritable origine des produits «français», le ratio poids/emballage, les «additifs alimentaires» contre les «auxiliaires technologiques», le ...«jambon», les emballages en carton douteux en contact direct avec les aliments, le relooking, les DLC et DLUO, les champignons bleus, les beignets de légumes préparés, les épices en poudre contenant poils, crottes, voire mégots de cigarettes, le miel sans miel, la confiture de fraises qui n'en a que le nom, les produits «épuisés» et la question des épices, les noisettes turques qui deviennent grecques (question de pesticides), le safran qui n'en est pas, les additifs qui «disparaissent», le thé vert chinois aux pesticides et son «immunité économique», les purées/beignets de fruits et de légumes, le recyclage des résidus, le gonflage des produits, les délocalisations, les intoxications alimentaires, la pression de la grande distribution, etc. 
     «Je pourrais vous parler des vieilles batteries de voiture que l'on retrouvait de temps en temps au fond des fûts pour faire le poids, des substances dont on voyait les traces au microscope mais que l'on n'a jamais réussi à identifier, ou des particules de rouille visibles à l'oeil nu! Mais c'est tellement moins cher que les clients en redemandent.» (C. Brusset)
     [...] Passionnant par tout ce qu'on y apprend sur la mentalité des gens qui président à notre nourriture et à notre santé – tout le monde n'a pas de magasin bio/local à proximité de chez lui ou un jardin à cultiver ou les moyens d'acheter meilleur, mais plus cher. Et je ne regarderai jamais plus une épice en poudre ou un beignet de légume du même oeil. Évidemment, il est recommandé de bien lire les étiquettes des produits que l'on achète, mais tout ce qui est dans le produit n'est pas forcément mentionné! Et je ne vous parle même pas des contrôles officiels... [...] 
     «Prenez conscience une fois pour toutes que c'est vous, les consommateurs qui, in fine, avez le pouvoir. C'est vous qui, dans les rayons, décidez d'acheter ou non ce que l'on vous présente. Ce pouvoir, servez-vous en pour faire enfin changer les choses.» (C. Brusset)

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Les raisons : le profit, mais aussi le laxisme des contrôles dans beaucoup de pays! Heureusement le livre se termine sur un «guide de survie en magasin» avec des conseils qui permettent de réussir encore à faire ses courses (à peu près) sereinement.

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