1 juillet 2015

Terminal pétrolier à Belledune

Ou la Nature en phase terminale...

Home Town Le Barachois, Baie des Chaleurs

Belledune... Baie des Chaleurs – des endroits de rêve, d’une grande beauté, où j’ai passé des moments privilégiés. Saviez-vous que la Baie des Chaleurs est membre du club des plus belles baies au monde et qu’elle possède la deuxième plus longue bande naturelle de sable au monde? Un splendide habitat pour de nombreuses espèces d'oiseaux protégées, tels le faucon pèlerin, l'arlequin plongeur ou encore le pygargue à tête blanche.

Je n’arrive pas à croire qu'on laissera l'éco-suicide aller jusqu'au bout :  
   Chaleur Terminals : La construction d'un terminal pétrolier au port de Belledune, au Nouveau-Brunswick entraînerait la circulation quotidienne de 240 wagons-citernes de pétrole sur le territoire de la Mitis et de la Matapédia. 
   Le gouvernement de Brian Gallant appuie fermement le projet d'oléoduc; le premier ministre lui-même paraît dans des publicités de TransCanada. Le chef du Parti Vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, a d'ailleurs déjà accusé M. Gallant d'agir comme une meneuse de claque pour TransCanada. 
   Le maire d'Amqui, Gaétan Ruest, s'inquiète du passage des convois de wagons-citernes qui doivent alimenter le projet de terminal pétrolier au Nouveau-Brunswick. Il interpelle les autres élus de l'Est du Québec pour qu'ils adoptent une résolution demandant à Québec d'imposer un moratoire sur le passage des convois. (Source : ICI Radio-Canada) 
   Et, Alerte Pétrole Rive-Sud s’inquiète aussi :
https://www.facebook.com/alertepetrole?fref=nf

D'un viaduc, Rte 116 (Rive-Sud) – 88 wagons-citernes remplis de pétrole et autres substances délétères. Jour et nuit. Un wagon d’anthrax en bout de ligne avec ça? intégré au convoi par erreur bien sûr.   

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Le Québec parmi les pires pour la protection des milieux marins
Par Anne Caroline Desplanques (Journal de Montréal, 1er juin 2015)

Avec à peine plus de 1 % de territoire marin protégé, le Québec est un cancre mondial de la protection marine qui laisse libre cours à l’exploitation des ressources jusqu’au cœur de ses parcs marins, révèle un rapport pancanadien.
   Il y a seulement deux parcs marins au Québec. «Même l’Arabie saoudite ferme plus de zones que nous», dénonce Patrick Nadeau, biologiste et directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP) au Québec.

Des parcs alibis

Dans un rapport obtenu par Le Journal et rendu public aujourd’hui, la SNAP trace un portrait noir de nos grands espaces bleus. Le Québec protège actuellement 1,3 % de son territoire marin, alors qu’il s’est engagé internationalement à en mettre 10 % à l’abri d’ici la fin de cette année.
   Pire, les rares aires protégées qui existent sont en fait de véritables passoires où l’on permet la pêche, mais aussi l’exploitation pétrolière et gazière.
   Et ce phénomène est pancanadien. D’un océan à l’autre, à peine 0,11 % des aires protégées marines canadiennes excluent complètement l’exploitation des ressources naturelles, a découvert la SNAP.

Article intégral :
http://www.journaldemontreal.com/2015/06/01/le-quebec-parmi-les-pires-pour-la-protection-des-milieux-marins

Les bélugas décimés :
http://www.journaldemontreal.com/2015/05/30/a-la-recherche-de-carcasses-de-baleines

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Non, le pétrole n’est pas renouvelable
Par Gérald Fillion
Jeudi 28 mai 2015

Non, le pétrole n’est pas une énergie renouvelable, bien qu’un Québécois sur six le pense, selon un sondage réalisé pour le CIRANO et Polytechnique Montréal. Le pétrole est une énergie fossile qui s’épuise. Les découvertes des dernières années ne changent rien à la tendance de fond. 
   Dans un texte important publié dans le livre Pétrole 101 – L’or noir dans tous ses états, le journaliste scientifique indépendant Philippe Gauthier explique que «la découverte de nouveaux puits a atteint son sommet dans les années 1960 et ralentit depuis. La dernière découverte majeure – le pétrole de la mer du Nord – date de cette époque. Le monde extrait plus de pétrole qu’il n’en découvre».
   Il continue : «Les statistiques gouvernementales, tout comme les énoncés financiers des entreprises pétrolières, se fondent sur les ressources récupérables probables, des données préliminaires qui sont souvent trop optimistes, ou gonflées pour faire saliver les actionnaires.»
(...)
Et pour ceux qui pensent que le pétrole de schiste est une mine d’or : «En janvier 2015, l’industrie américaine de la fracturation connaissait sa première faillite, dans un secteur où 97 % des entreprises fonctionnent désormais à perte.» Ça coûte une fortune… En 1920, il fallait dépenser un baril de pétrole pour en extraire 100. Pour le schiste américain ou le bitume albertain, on dépense un baril pour en extraire entre 4 et 8!

Article intégral :
http://blogues.radio-canada.ca/geraldfillion/2015/05/28/non-le-petrole-nest-pas-renouvelable/

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À mon avis, seuls les pays dont les gouvernants sont suffisamment sages pour réduire au maximum leur production/consommation de pétrole (se limitant à l’essentiel) et préserver leur eau potable auront une chance de survivre.

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Une histoire vraie, tellement bien racontée :

Le Bout-de-l’Île
Par Serge Bouchard (1)
L'esprit du lieu,  21/05/2014

C’est le fleuve du Canada, celui qui passe par Hochelaga, qui remonte jusqu’à Niagara, et plus loin encore, jusqu’à la baie du Tonnerre de Kaministiquia. Les Grands Lacs alimentent en puissance ce courant remarquable. Une eau, dont certaines gouttes ont séjourné plus de 800 ans dans le lac Supérieur, coule maintenant en grande cérémonie vers l’Atlantique.

À l’extrémité est de l’île de Montréal, on sent pleinement la force tranquille de ce fleuve géant. Autrefois, là où se rejoignent les rivières des Mille Îles, des Prairies et L’Assomption, le voyageur n’en revenait pas de la beauté des rives et des îles, de la majesté des chênes, des pins et des trembles gigantesques, surtout. Il y avait des prairies bienveillantes, des ormes isolés, sentinelles centenaires poussant au beau milieu des clairières naturelles. Tout pour émerveiller l’œil du promeneur algonquin ou normand.

Ce fut d’abord un beau jardin, la terre maraîchère des urbains. Ce furent des champs remarquables labourés d’une rive à l’autre, terres très riches en foin, sillonnées de ruisseaux bordés de quenouilles que les carouges agrippaient pour mieux se reposer entre les buissons et les clôtures. Des merles d’Amérique recherchaient l’herbe mouillée sur les terrains entretenus des belles maisons longeant le Chemin du Roy. 

Les galeries arrière de ces demeures donnaient sur le fleuve impérial, le pays était immensément fertile pour avoir été si souvent inondé. Vieille paroisse de Saint-Enfant-Jésus, dont la naissance avoisine la fondation de Montréal par mademoiselle Mance, voici Pointe-aux-Trembles. De la belle campagne, comme on imagine la campagne la plus belle, dans les livres et dans les peintures. Vieux village de Pointe-aux-Trembles, vieux village du bord de l’eau. Le fleuve des longs brochets et des gros maskinongés traverse la vallée en roulant ses remous, nous sommes au royaume des esturgeons centenaires, des anguilles fabuleuses, des saumons anciens, de la truite grise des eaux blanches. Dans le boisé de la Réparation se trouve un chêne qui a peut-être vu Champlain et le Borgne de l’île, si ce ne sont Pieskaret et le Bâtard Flamand. Vous le trouverez à la gauche de l’entrée qui mène à la chapelle. C’est l’arbre le plus vieux de l’île, à ce qu’on prétend. Et je ne dis rien du moulin.

Vers 1900, ce village était si beau qu’on a pensé en faire un grand jardin municipal. Il fallait protéger le Bout-de-l’Île. Mais cela tourna mal et devint une sale histoire. Au cours du siècle dernier, l’est de Montréal est brutalement devenu un des endroits les plus pollués en Amérique du Nord. Le fleuve a charrié des tonnes de pétrole perdu; les sols ont été contaminés jusqu’au purgatoire; les carouges en ont perdu leurs épaulettes. Ce fut longtemps le dépotoir du monde. Le quartier fut raffiné jusqu’à n’en plus respirer, au nom de la «gazoline» et de l’huile à chauffage. Le grand boulevard des commerces du milieu de nulle part a défiguré ce paradis des bords de l’eau, sans égard pour son patrimoine. L’autoroute 40 nous fait maintenant voir les installations de Petro-Canada, hymne à la rouille, aux tuyaux, à la torche éternelle, dernier flambeau des raffineries qui sentent les œufs pourris de la prospérité.

Et la terre de ma jeunesse, la Pointe-aux-Trembles, continue pourtant d’être si belle.

Source : http://quebecscience.qc.ca/Serge-Bouchard/Le-Bout-de-ile

Voyez l’article Éco-suicide (suite), 18 avril 2015, pour deux autres histoires vraies du même auteur. 

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(1) Diplômé de l'Université McGill (à Montréal) et de l'Université Laval (à Québec), Serge Bouchard est d'abord chercheur dans le domaine de la nordicité. Docteur en anthropologie et spécialiste des peuples amérindiens, il a publié plusieurs ouvrages sur la question. Il participe à de nombreux documentaires et émissions de télévision où il donne sa vision anthropologique du monde. Depuis 1998, il anime l'émission «Les chemins de travers» sur ICI Radio-Canada Première, et depuis 2001, l'émission De remarquables oubliés où il retrace les récits des occultés de l'histoire du Québec, du Canada ou plus largement de l'Amérique française. 
   Serge Bouchard anime aussi, avec Jean-Philippe Pleau, l’émission C’est fou... – j’ai appris énormément de choses à les écouter – archives disponibles sur le site de l’émission.

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