17 juillet 2015

Les calèches en ville : une institution barbare, désuète

Source des photos : Facebook Anti-calèche Defense Coalition. Les campagnes anti calèches existent depuis longtemps. On envoyait des lettres de protestation aux journaux au siècle dernier -- par fax, on n’était pas encore au Facebook! Exemple :
   «Vieux-Montréal. Smog californien, 30°C (35° avec l’humidex). En cette fin d’après-midi, une accumulation de chaleur palpable s’échappe de l’asphalte, les émanations d’oxyde de carbone sont à leur maximum et l’odeur d’essence nous remplit narines et poumons. Des chevaux à moitié morts, en sueur, la langue pendante, vacillent sur leurs sabots mal ferrés, les pattes meurtries, voire sérieusement endommagées, sans parler des flancs usés et abimés par les attelages de bois ou de métal. Du bruit, que du bruit, et des œillères pour ne pas paniquer. 
   Deux touristes obèses (dans les 110 à 140 kg chacun) montent avec difficulté dans la calèche à pompons roses. Le cheval en bave un coup, de l’écume aux commissures de la bouche. Désespoir du supplicié impuissant. Dans un ultime effort, le cortège s’ébranle devant la Basilique Notre-Dame. Une horreur de cruauté pure et simple. Ce cirque grotesque donne envie de vomir et j’aurais le goût de piquer une crise pour faire descendre ces deux monstres inconscients. 
   On expose sans pitié les chevaux, des animaux particulièrement sensibles et peureux, au stress du trafic urbain. Un stress que beaucoup de conducteurs, assis dans leurs autos climatisées, ne sont même pas capables de gérer sans rage au volant! (...)» 

Les chevaux de calèche ont-ils leur place en milieu urbain?
Par Sophie-Hélène Lebeuf
(Extraits)

Photo : Tara Schulz / Facebook. Marilyn, une jument d'environ 17 ans.

La chute d'un cheval de calèche dans le Vieux-Montréal relance le débat sur leur présence en ville. Le maire Denis Coderre veut avoir l'heure juste sur leur état de santé. Mais c'est insuffisant pour les défenseurs des animaux, qui réclament l'interdiction des calèches. L'industrie, elle, montre du doigt les nombreux chantiers de construction.

Températures extrêmes, circulation dense, inhalation de gaz d'échappement, bruits impromptus, surface dure, longues heures de travail, charges lourdes. Il s'agit selon Mme Devine d'une pratique dangereuse non seulement pour les chevaux eux-mêmes, mais aussi pour les passagers des calèches et pour les piétons. 
   Le groupe Facebook Anti-calèche Defense Coalition a pour sa part invité les internautes à signer la pétition en ligne lancée il y a trois ans. https://www.facebook.com/anticalechedefensecoalition 
(...)


Ces chevaux ont «une belle vie», soutient Luc Desparois (propriétaire de Calèches Lucky Luc). «Il y a toujours quelqu'un qui s'occupe d'eux, ils ont une bonne relation avec les cochers, ils font de l'exercice régulièrement et ils ont la meilleure nourriture sur le marché», affirme-t-il.
   «Selon les experts, un cheval a besoin de courir, d'être dans des pâturages et non d'être en pleine circulation, et attaché dans une stalle trop petite», rétorque Mme Devine, de la SPCA. Même si un cheval est en bonne santé physique, cela ne signifie pas qu'il soit en bonne santé psychologique», ajoute-t-elle. 

Vieux-Montréal

Le maire de New York, Bill de Blasio, a fait de l'interdiction des calèches un engagement électoral. En décembre dernier, son administration a déposé un projet de loi visant à mettre un terme à cette pratique, que lui-même a qualifiée d'«inhumaine». Le maire voudrait que le projet entre en vigueur d'ici le 1er juin 2016. 
   Son initiative se heurte toutefois à une forte opposition de l'industrie et des syndicats municipaux, qui craignent des pertes d'emploi, même si le maire propose des mesures pour les aider.

http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2015/07/16/005-caleches-chute-cheval-vieux-montreal-plaques-metal-ou-interdiction.shtml


Vieux-Montréal

Une «belle vie»!? Le propriétaire disait en interview qu’il leur donnait une seconde vie, sinon ils aboutiraient à l’abattoir. À mon avis ils seraient mieux de mourir que d’endurer ce supplice! CE N’EST PAS UNE VIE. À 17 ans, Marilyn et tous les autres méritent une bonne retraite. 
   D’autant plus qu’il existe des refuges où les chevaux sont traités dignement à leur retraite. Les visiteurs (enfants et adultes) peuvent se familiariser aux chevaux qui peuvent aussi servir en équithérapie, etc. Entre autres : http://www.refugerr.org/

Source photo : Refuge RR

Pertes d’emploi pour des employés de la ville? Le travail ne manque pas pour rendre Montréal plus praticable... et éliminer les calèches réduirait la quantité d’obstacles. 

Voyez :
Le domaine équestre ÉquiLibre dans les Pyrénées (à l'opposé de l'industrie équine...)  
Partager la joie de vivre de 70 chevaux pieds nus, libres sur plus de mille hectares au cœur des Pyrénées. Une équitation nouvelle, sans fers et sans mors, en harmonie avec l´amour du cheval. Nous nous appliquons à démystifier la pratique de l'équitation, présentée trop souvent comme difficile : http://situationplanetaire.blogspot.ca/2010/06/espoir.html

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Pour réflexion

Ces deux textes sont d’Ottomar Herrmann (1929-2004), cavalier émérite, humaniste et préservateur de la race Lipizzan : 

Où, dans le monde entier,
L’homme peut-il trouver
Noblesse sans orgueil,
Amitié sans jalousie, ou 
Beauté sans vanité?
Là où la grâce est force et muscles
Confinés dans la gentillesse.
Il sert sans servilité,
Il a combattu sans hostilité.
Il n’y a rien de plus puissant,
Rien de moins violent.
Il n’y a rien de plus rapide,
Rien de plus patient.
Notre passé est né sur son dos.
Toute notre histoire
Repose sur son travail.
Nous sommes ses héritiers,
Et lui, notre patrimoine.
Mesdames, Messieurs :
Le Cheval

La prière du Cheval

À toi, mon Maître, j’offre ma prière. Nourris-moi, lave-moi et prends soin de moi, et une fois la journée de travail terminée, procure-moi un abri, une stalle dont le sol est propre et sec, suffisamment spacieuse pour que je puisse m’étendre confortablement.

Sois toujours bon envers moi. Parle-moi. Ta voix est pour moi aussi importante que les rênes. Caresse-moi parfois de sorte que je puisse te servir plus joyeusement et apprendre à t’aimer. Ne donne pas de coups secs sur les rênes et ne me fouette pas lorsque nous escaladons. Ne me frappe jamais, ne me bats pas et ne me donne pas de coups de pied si je ne comprends pas ce que tu veux; donne-moi plutôt une chance de te comprendre. Observe-moi, et si je n’obéis pas à ta volonté, vérifie s’il y a un problème avec mon harnais et mes sabots.

N’entrave pas le libre mouvement de ma tête. Si tu insistes pour que je porte des œillères qui m’empêchent de voir derrière moi, comme je le devrais normalement, je t’en prie, veille à ce qu’elles soient à bonne distance de mes yeux.

Ne me surcharge pas et ne m’attache pas là où de l’eau pourrait dégoutter sur moi. Garde-moi bien ferré. Si je ne mange pas, examine mes dents; je peux avoir un ulcère, et cela, tu le sais, est très douloureux. Ne m’attache pas la tête dans une position contre nature, et ne me coupe pas la queue, ma meilleure défense contre les mouches et les moustiques.

Je ne peux pas te le dire quand j’ai soif, alors donne-moi souvent de l’eau fraîche et propre. Si je suis malade, je ne peux pas te le dire avec des mots, alors observe-moi pour en détecter les moindres indices. Procure-moi un abri pour me protéger des rayons ardents du soleil, et couvre-moi, non pas pendant le travail, mais quand je suis immobile par temps froid. Réchauffe le mors dans tes mains un moment avant de l’installer dans ma bouche.

J’essaie de te porter, toi et tes charges, sans murmurer, et je t’attends patiemment durant de longues heures du jour et de la nuit. N’ayant aucun droit de regard quant au choix de mes fers ou de mon territoire, je tombe parfois sur les dures voies pavées, priant souvent pour qu’elles ne soient pas en bois, mais d’un matériau qui puisse me procurer une foulée sûre et sans danger. Souviens-toi que je dois être prêt à tout moment à perdre ma vie à ton service.

Et enfin, ô mon Maître, quand ma force utile sera épuisée, ne te débarrasse pas de moi en me faisant mourir de faim ou en me laissant brouter, ou en me vendant à un quelconque propriétaire cruel, pour être torturé et affamé jusqu’à ce que j’en meure. De grâce, mon Maître, enlève-moi la vie de la façon la plus bienveillante et humanitaire possible, et ton Dieu te le rendra en ce monde et dans l’autre. Tu ne me trouveras pas irrévérencieux si je te demande cela au nom de Celui qui est né dans une étable.

Amen.

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