26 novembre 2012

Violence : les droits humains bafoués


Dimanche 25 novembre, deux manifestations : l’une pour lancer une campagne de sensibilisation – 12 jours d’action pour éliminer la violence envers les femmes; la seconde pour appuyer le recours collectif d'anciennes victimes d’agressions sexuelles à l’Institut des sourds de Montréal dirigé par les Clercs de Saint-Viateur entre 1950 et 1990.
 
La violence faite aux femmes
 
L’on attaque toujours les personnes en situation de dépendance physique et/ou psychique. Que peut faire une femme (ou un enfant) devant un individu ayant tout pouvoir d’autorité – en raison de sa force physique, de son ascendant hiérarchique, etc.? La violence, quelque soit son degré, résulte d’un besoin de dominer, d’un désir de pouvoir absolu sur l’existence de l’autre.
 
La ministre fédérale de la Condition féminine, Rona Ambrose, affirme que la Loi sur la sécurité des rues et des communautés protège maintenant mieux les enfants et les jeunes contre la prédation sexuelle et a éliminé la possibilité de détention à domicile pour les personnes qui ont commis des crimes graves, comme les agressions sexuelles. La Loi exclut aussi toute possibilité de pardon pour ce genre d'infraction.
 
Voici un texte datant de 1999 qui nous montre que nous n’avons pas fait grand progrès, et que nous avons peut-être même régressé :  
 
Les termes violence à l'égard des femmes désignent tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. (Charte des Droits de l’homme) 
       Les actes de violence contre les femmes peuvent être physiques, psychologiques ou sexuels.
       La violence dans le milieu social comprend le viol et les autres formes de violence sexuelle, le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, dans les établissements d'enseignement et dans tous les autres lieux.
       Il est facile de penser que les atteintes aux droits humains n'arrivent qu'aux autres, particulièrement dans des régions où sévit un conflit ou la répression. Or, en réalité, la violence contre les femmes ne se limite pas à un système politique ou économique en particulier : on la trouve dans toutes les sociétés du monde et elle ignore les barrières de la richesse, de la race ou de la culture. Elle touche aussi bien les jeunes que les plus âgées. Où que l'on vive, des femmes sont victimes de violences.
       Les conséquences de la violence contre les femmes vont bien au-delà des souffrances physiques immédiates. Certaines femmes en subissent toute leur vie les séquelles. Parmi les effets à long terme de la violence à l'encontre des femmes, on peut citer l'alcoolisme, la toxicomanie, la dépression, d'autres formes de troubles mentaux et le suicide.
       -- La cause profonde de la violence à l'égard des femmes réside dans la discrimination liée au genre - le refus de l'égalité entre hommes et femmes dans tous les aspects de la vie.
Certains hommes usent de la violence pour dominer les femmes, en particulier à travers le contrôle de leur sexualité.
       La violence contre les femmes n'est ni "naturelle" ni "inévitable" ; elle persiste car la société le permet. Quasiment chaque culture comprend une forme de violence à l'égard des femmes qui passe pratiquement inaperçue car elle semble normale ou acceptable.
       -- La violence contre les femmes se poursuivra tant qu'elle restera cachée, jugée avec indulgence ou passée sous silence par la société et les autorités, et tant que les auteurs de ces violences ne seront pas soumis à des sanctions.
       Même dans les pays dont la législation criminalise la violence contre les femmes, on constate que cette dernière est parfois tolérée à tous les niveaux de la société.
       -- De nombreuses femmes n'en parlent pas - par honte, parce qu'elles craignent qu'on ne les écoute avec scepticisme, qu'on ne les croit pas ou par peur de nouvelles violences.
       La violence se présente sous différentes formes - et va de l'agression physique (gifles, coups, coups de pied) à la violence psychologique (intimidation, infantilisation constante et humiliations, notamment sous forme de comportements de contrôle, par exemple en isolant une personne de sa famille et de ses amis, en contrôlant et restreignant ses mouvements et son accès à l'information ou à toute forme d'aide).
       -- Les violences contre les femmes sont souvent passées sous silence. Différents facteurs empêchent les femmes de signaler les actes de violence dont elles sont victimes, comme la peur de représailles, le manque de moyens économiques, la dépendance émotionnelle et l'impossibilité d'obtenir réparation.
       -- Les violences contre les femmes échappent souvent à tout contrôle et toute sanction. Certains pays n'ont pas de loi du tout, d'autres ont des lois imparfaites punissant certaines formes de violence mais en exemptant d'autres de toute sanction. Même avec une législation adéquate, de nombreux États n'appliquent pas la loi en totalité.
       Au moins une femme sur trois, c'est-à-dire près d'un milliard de femmes ont été battues, contraintes à des rapports sexuels ou victimes de violence sous une forme ou sous une autre au cours de leur vie. Habituellement l'auteur des violences est un membre de leur famille ou quelqu'un de leur connaissance
~ L.Heise, M. Ellsberg, M. Gottemoeller, 1999  
(D’après un document d’Amnistie Internationale)

Des parfaites victimes
(Reportage de Johanne Faucher diffusé à l'émission Enquête, à la télévision de Radio-Canada)

Je ne trouve pas de mots (répugnant n’est même pas assez fort) pour qualifier le comportement de ces prétendus «gardiens» de la foi, de la pureté et de la morale.

De parfaites victimes en effet, puisqu’elles ne pouvaient pas protester ni dénoncer par crainte de représailles. Qui les aurait crues de toute façon? Le recours collectif vise 37 religieux et employés laïques de l’Institut qui, en plus de faire subir des sévices corporels aux pensionnaires âgés de 7 à 10 ans, les auraient utilisées comme esclaves sexuels.

L’un des interviewés se disait révolté de voir certains clercs défroqués, mariés et pères de famille exhiber leur irréprochable vie de famille sur Facebook, en toute impunité, comme si de rien n’était.

Alors, en voyant des saints hommes d’Église se draper de dignité pour condamner le port du condom, la pilule, l’avortement, l’homosexualité, la masturbation, etc., l’aphorisme «fais ce que je te dis, mais ne fais pas ce que je fais» nous monte spontanément à l’esprit.

Pour fonctionner, n’importe quelle forme de pouvoir – politique, religieux, social, patriarcal, familial, tribal, conjugal, etc. – doit édicter des lois, des dogmes, des codes de comportements, des interdictions, et conséquemment, prévoir des punitions pour ceux qui ne les respectent pas. Jusqu’à maintenant, les membres du clergé ont toujours su se placer au-dessus des lois civiles… Mais les temps changent, et l’on ne peut que se réjouir des dénonciations qui se multiplient depuis quelques années.

Le christianisme est une religion de dévotion, de fanatisme, d’idéalisme, et aussi de mort et de conflit. La religion catholique a livré une bataille souvent illogique au sexe (elle n’est pas la seule) et à tout ce qu’il implique en patronnant un célibat militant (bafouant les femmes, leurs droits et leur nature), en considérant la relation sexuelle comme l’un des principaux maux du monde, et en soulignant le caractère inviolable du lien du mariage. Cette religion militante, souvent cruelle et sadique, a imposé meurtres et tortures au nom du Christ, pourtant considéré comme "le" représentant de l’amour divin.

Les comportements sexuels névrosés (orgies, pornographie, pédophilie, etc.) atteignent un paroxysme et un degré d’horreur inégalés en ce moment. Considérer la sexualité comme l’un des grands maux de notre monde n’est certainement pas une fantaisie religieuse. On n’a qu’à regarder autour de soi. Néanmoins, la répression n’est pas la solution. Le célibat imposé a probablement généré plus de pédophiles chez les catholiques que chez les protestants vu que ces derniers ont droit au mariage.

Tous les humains n'ont pas le même niveau d'évolution animale. Par exemple, un individu peut fort bien dans cette vie-ci éprouver une forte propension pour la dévotion au divin et désirer y satisfaire en entrant dans les ordres. Mais cela ne signifie pas qu’il ait pour autant acquis (dans ses vies antérieures) la maturité sexuelle nécessaire pour vivre le célibat. De sorte que l’infliger systématiquement à tous les religieux est vraiment insensé. Surtout que chez certains individus, l’appétit sexuel peut être si violent qu’ils ne peuvent pas se satisfaire de la masturbation ou d’une forme de rapport «normal».

Pour choisir le célibat sexuel et le vivre sans frustration, il faut avoir acquis un degré de maitrise mentale, émotionnelle et physique peu courant chez les humains à l’heure actuelle. Si ce sujet vous intéresse : visitez Air Karma, Annexe/Hiérarchisation et Addenda
http://airkarma-mestengo.blogspot.ca/2010/11/annexe.html
http://airkarma-mestengo.blogspot.ca/2010/11/addenda.html 

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Pensées du jour

- Si vous guidez les gens vers la Terre promise, assurez-vous de pouvoir y entrer avec eux.
- La luxure excite. L’amour apaise.
- Un chemin dépourvu de bonté ne mène nulle part.
~ Alan Cohen

Les mots bienveillants peuvent être brefs et simples, pourtant, ils résonneront à jamais dans notre mémoire.
~ Proverbe chinois

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