10 juin 2012

Refonte 2

Posez-vous à côté de vous

Imaginez que vous avez le pouvoir magique de sortir de votre corps et d’aller vous asseoir à côté de la personne que vous êtes. Regardez-vous. Comment est cette personne? À quoi ressemble-t-elle? L’aimez-vous? Pouvez-vous l’aider, la conseiller? 
      Entrainez-vous au détachement. Ne vous accrochez pas aux idées.

Entrainez-vous à la concentration : méditez

Faites le vide autour de vous, ne vous laissez pas distraire par les bruits, les visages, les personnes qui vous entourent. (…) Faire le vide consiste à neutraliser pensées, désirs et imagination. (…) Seules la patience et la persévérance peuvent donner un résultat.
      La méditation peut se pratiquer partout. (…) Cette discipline mentale n’a rien à voir avec la vacuité et la torpeur. C’est le procédé par lequel nous affutons notre conscience et notre attention, ce qui est extrêmement utile dans la vie de tous les jours. (…)
      Le verbe méditer (meditari en latin) signifie « se laisser conduire vers le centre ». Tout ce qui est fixe domine et bloque l’esprit. Prenez du temps tout simplement pour « être », afin de laisser votre esprit se « recharger » en silence. Débarrassez-vous de en temps en temps de votre image, et revenez à la sensation d’être une personne nouvelle.
      Il faut savoir parfois ne rien faire. La méditation nous aide à comprendre comment fonctionne notre mental. Avant de pratiquer, les gens n’ont aucune idée du nombre de pensées éparpillées traversant leur esprit en l’espace d’une seconde. Et ce sont ces pensées qui compliquent leur vie.
      La méditation est une nourriture psychologique qui nous permet de nous renouveler et de réaffirmer les choses essentielles. (…) Nous pouvons méditer, c’est-à-dire garder notre esprit immobile, en marchant, en étant assis, debout ou allongé.

Le silence est d’or

Le silence permet de prêter attention à tout, d’observer le flot de « détritus mentaux » qui traversent sans cesse nos esprits. Ne pas constamment agir : cet apprentissage nécessite une ouverture d’esprit, du temps et de la patience. Évitez les programmes de télévision, les articles de journaux qui ne vous apportent rien et vous volent votre temps, votre espace mental et votre silence. Ce sont des soporifiques qui vous bercent dans une passivité abrutissante, et du chewing-gum pour les yeux. Le silence vous aidera à vous étendre dans son vide. Il est un espace réceptif. Laissez-le être votre guide.

Les autres

Simplifiez votre carnet d’adresses
Choisissez vos relations et soyez tolérant

Rompez avec les relations stériles. Supprimez celles qui ne vous apportent aucun soutien. En amour, ne soyez pas esclave de l’autre sexe. Fuyez les gens sans intelligence : vous ne pouvez jamais être sûr de ce qu’ils pensent ou de la manière dont ils vont réagir. Il vaut mieux ne plus les fréquenter que les critiquer. Mais ne confondez pas intelligence avec aptitudes intellectuelles. Il existe plusieurs formes d’intelligence : l’intelligence du cœur, celle du bon sens… ce que beaucoup de gens n’ont pas.
      Plus que la couleur de la peau, ce sont le milieu social, l’argent, les croyances, les aspirations qui séparent les êtres. Les gens sans tolérance et sans compréhension peuvent nous empêcher d’évoluer. Graduellement, mais surement, réduisez l’importance qu’ils ont dans votre vie. Et ne perdez jamais une minute à penser aux gens que vous n’aimez pas.
      N’essayez pas de vous adapter à des situations inconfortables et n’exigez pas une sincérité excessive de la part des autres. Il n’est pas besoin de mettre son cœur à nu pour être plus proche de quelqu’un. Laissez le monde et ses règles dans la rue, un monde où il faut sans cesse prendre en considération les besoins des autres, où il faut se cacher derrière les différents masques que nous sommes obligés de porter.
      Nous serions tellement plus heureux si nous apprenions à vivre avec nos imperfections et avec celles des autres.
      (…) Ne vous souciez pas de ce que les autres pensent ou de ce qu’ils disent de vous. Vous n’en serez que plus libres. Quand vous compromettez vos rêves et vos propres valeurs pour quelqu’un d’autre, vous perdez un peu de vous-même, un peu de votre force. Plus vous compromettrez votre authenticité, moins vous serez fort. Laissez derrière vous tout ce qui n’est pas enrichissant et coupez les liens avec les croyances, les valeurs et les obligations qui ont été vôtres dans une période de votre vie mais qui ne correspondent plus à ce que vous êtes maintenant. (…)

Surveillez vos propos

Une règle d’or : si vous n’avez rien de gentil à dire, ne dites rien. Les choses n’ont que l’importance qu’on leur donne. Parlez de misère, et vous aurez de la misère. Dites des choses drôles et le rire se décuplera. (…)

Ne critiquez pas

Critiquer ne dira rien sur les gens, mais en revanche en dira long sur vous : vous êtes une personne qui critique. Quand vous critiquez quelqu’un, vous créez un problème et ne faites que vous dévaloriser. Juger les autres demande de l’énergie et vous met dans une situation où vous ne devriez pas être. Critiquer est surtout une habitude. Entrainez-vous à ne jamais dire de mal de qui que ce soit, quels que soient vos sentiments. Vite, cette nouvelle habitude deviendra une seconde nature. Critiquer peut apporter un soulagement, mais il existe d’autres sujets de conversation. Restez loyal envers les absents. Défendez-les. Vous gagnerez ainsi la confiance de ceux qui sont présents. Méfiez-vous de la duplicité. Traitez le monde selon les mêmes principes.
      Au lieu de vous occuper des défauts des autres, occupez-vous des vôtres. Tournez votre esprit vers des choses qui sont plus agréables que les maux ou les malheurs d’autrui, comme les secrets de la nature, les histoires vraies, un séjour à la campagne où l’on peut prendre du plaisir grâce au spectacle, au calme et au réconfort qu’elle offre. Voilà ce qu’il faut substituer à la curiosité. Nul ne peut vivre à la place d’autrui.

Altruisme et solitude

Prenez soin de vous-même pour mieux aimer les autres

Beaucoup de gens vivent dans un brouillard émotionnel; ils accomplissent des gestes vides, manquent de confiance, se sentent indignes d’être aimés et s’adonnent à l’alcool au tabac, au travail, à la télévision… (…) Ne vous maltraitez pas. Traitez-vous avec amour. Découvrez ce qui est pour vous une source de plaisir et de joie et agissez dans ce sens. Souriez et riez le plus possible. S’estimer à sa juste valeur, c’est éviter bien du stress. La culpabilité est un poison qui use.

Pardonnez pour votre propre bien

Pardonner ne veut pas dire accepter ce qui est arrivé. Cela veut dire que l’on se refuse à l’adversité qui empoisonne notre vie. Il ne faut pardonner que pour son propre bien. Mais on ne peut pardonner que quand on ne souffre plus. Personne ne peut nous blesser si nous ne lui en donnons pas les moyens. La douleur n’apparait que quand il y a interprétation des faits dans notre esprit. Si l’on se contentait de ne se placer que comme témoin des faits, nous ne souffririons pas. On peut parvenir à aller su-delà des interprétations.
      Vous êtes seul responsable de vos actes. Vous n’avez pas à assumer la culpabilité d’une autre personne. Mais ne comptez pas sur les autres pour être heureux. Les gens réclament aux autres un bonheur qu’ils ne peuvent se créer. (…) Une personne admirable est quelqu’un qui ne demande rien, ne regrette rien et n’a rien à perdre. Elle n’est influençable ni par les gens ni par les choses, et sait trouver en elle des ressources infinies.

N’essayez pas de changer les autres

En quoi que ce soit, n’essayez pas de changer les autres. Cela ne fait que compliquer votre vie. Cela sape votre énergie, vous laisse sans force et… frustré. Arrêtez d’expliquer. Contentez-vous de laisser les autres se demander quel est le secret de votre calme et de votre bonheur. (…) Aider les autres, c’est les amener à penser. Le distingué Arnold Toynbee disait que le futur de l’humanité dépend du degré où chacun est capable de se retirer et de trouver sa propre profondeur, et alors d’en faire ressortir ce qu’il a de meilleur pour aider les autres.

Ce que l’on peut offrir aux autres

(…) Il n’y aurait pas de voleurs dans une société où nul ne désire accumuler biens et richesses. (…)
      Aider les autres matériellement est bien, mais les aider à réfléchir est beaucoup plus important. (…) C’est en offrant aux autres pour exemple notre façon d’être et en respirant le bonheur de vivre, quelles que soient les circonstances, que l’on peut les amener à ne s’attacher qu’à ce qui est simple et spontané et leur prouver par notre attitude que le bonheur est bien plus grand en ne pensant pas trop à soi-même et en réduisant l’éventail de nos désirs. Certes, la misère du monde ne cessera probablement jamais, même si toutes les maisons étaient réquisitionnées afin d’être transformées en un immense asile de charité, mais si tous les pays riches prenaient véritablement conscience que les ressources de notre planète ne sont pas inépuisables et qu’ils sont les seuls à en profiter et en abuser, ils feraient certainement beaucoup plus d’efforts pour moins gaspiller et moins consommer. S’ils possédaient moins, gaspillaient moins, jetaient moins, mangeaient moins alors que d’autres meurent de faim, ils parviendraient peut-être à une plus grande harmonie entre leur for intérieur et leur comportement extérieur.
      Aider les pauvres? C’est notre société qui est pauvre. Pauvre de croire qu’être heureux, c’est posséder. Pauvre de se laisser influencer pas la publicité. Pauvre d’accepter de se laisser prendre dans l’engrenage de la compétitivité. Pauvre de n’être pas libre de vivre plus simplement. Pauvre de mettre une étiquette sur tout, même sur la générosité. La pauvreté ne se résume pas à un manque d’argent. Elle signifie aussi manquer de qualités humaines, spirituelles, intellectuelles. Aider les autres, c’est ne pas faire montre de ses richesses, c’est vivre simplement et respecter chaque être humain sans le juger. C’est faire en sorte qu’il ne soit pas jaloux, amer ou curieux.

Cultivez l’art de vivre seul

Être seul se dit en anglais alone, ce qui signifie à l’origine all one, soit « tout un ». Appréciez les moments en solitaire. En fait être seul n’est pas un choix. C’est notre condition originelle. Nous sommes tous au plus profond de notre être, seuls. Cela peut être douloureux pour une personne qui n’en a pas l’habitude, mais avec le temps, cela devient une précieuse commodité. Ce n’est pas la solitude matérielle qui est à craindre, mais la solitude spirituelle. Si l’on se sent perdu, seul, comment pouvons-nous avoir un contact avec les autres quand ils sont présents? C’est par la solitude que nous pouvons regagner de l’énergie. La solitude des vrais solitaires n’est qu’apparente. Leur esprit est un monde d’êtres et d’idées, une caverne secrète où se déroulent mille conversations.
      Appréciez la solitude. Considérez-la comme une situation privilégiée, non comme une épreuve. C’est un don du ciel et la condition essentielle pour s’améliorer, traiter de sujets sérieux ou bien travailler. Les moments de solitude sont faits pour planter des graines qui pousseront et s’épanouiront sur l’inconnu, sur des parties encore non découvertes de la vie.
      Apprenez à apprécier votre propre compagnie avant d’y être acculé. Il y a des fortes chances que chacun de nous ait plusieurs années de sa vie à passer seul. Autant s’y préparer, et bien. Vivre seul est un art qu’il faut apprendre et cultiver. Il y a tant de choses que nous ne pouvons réaliser que dans le silence et dans la solitude! Méditer, lire, rêver, imaginer, créer, se soigner…
      Apprenez à être heureux pour vous seul : cuisinez, jardinez, récoltez, embellissez votre corps, votre logis, vos pensées… Partez de temps en temps passer la nuit dans un petit hôtel, emportez un roman dans un café ensoleillé, allez piqueniquer au bord de l’eau. Vous pourrez ensuite doublement apprécier la présence des autres et leur apporter plus que vous ne l’avez jamais fait. La solitude rend la vie tellement plus riche!

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NOTE 11 juin : J'ai oublié de mentionner que ce livre s'adressse spécifiquement aux femmes, ce qui est plus évident dans les deux premières parties. J'ai utilisé le genre masculin dans les passages sélectionnés car ils sont valides tant pour les hommes que les femmes. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet, et je suppose qu'ils s'adressent indifféremment aux deux sexes. Quelques titres :

L'art de l'essentiel : Jeter l'inutile et le superflu pour faire de l'espace en soi  
L'art des listes : Simplifier, organiser, enrichir sa vie  
Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi  
Aimer la pluie, aimer la vie  
99 objets nécessaires et suffisants  
L'art de la frugalité et de la volupté  
L'art de la simplicité : la maison  
L'art de la simplicité : le corps  
L'art de la simplicité : le mental  
Les pouvoirs du silence : Retrouver la beauté, la créativité et l'harmonie

En tout cas, si vous avez besoin de faire le ménage dans votre vie, vous trouverez tout ce qu'il faut pour vous y mettre...

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Dominique Loreau vient de publier (mai 2012) un ouvrage intitulé
L’infiniment peu

Sur Babelio :

Si vous avez ce livre en main, c'est que vous êtes déjà sur la voie de l'infiniment peu.
Dominique Loreau nous enseigne que vivre de peu est non seulement une vertu mais aussi un élixir de sérénité. Avec ce livre au format minimal, elle se propose de nous faire cheminer vers la simplicité et la sobriété pour, bientôt, marcher le nez au vent. Poèmes, extraits de textes, haïkus égayent cette promenade et nous apprennent que la philosophie du "peu", c'est avant tout renouer avec l'essentiel et s’alléger de soi-même.

Commentaire d’un lecteur :
Cet opuscule se lit d'une traite, et ouvre un chemin nouveau. La mise en pratique ne parait pas aussi simple que la lecture - comme souvent ! - mais, l'enjeu semble suffisamment attractif et libérateur, pour éveiller le désir de s'y engager.

Une fois nos besoins vitaux assurés (s'habiller, se nourrir et se loger), appliquer la philosophie de l’infiniment peu permet de faire face à n'importe quel changement ou revers de situation. Il est alors facile de se réjouir de ce "tout petit peu" dans lequel aucune déception n’est possible, toute étincelle de joie instinctive réanimée.

"Plus vite, mieux, plus grand" est aujourd'hui dépassé. La recherche de la simplification, l'appel à la frugalité devient LA tendance. Saturation d'informations pléthoriques, perpétuels dilemmes entre carrière et qualité de vie..., le renoncement à la consommation et à ses ravages s'érige enfin en vertu au pouvoir libérateur. (Philippe, France)

Biographie sommaire de Dominique Loreau :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Loreau


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