5 janvier 2011

Ces étranges pluies

Pourquoi tant insister sur le non-attachement, billet après billet?

Ce n’est pas gratuit, vous vous en doutez bien. À l’heure actuelle, courir après la stabilité et la sécurité me semble assez utopique.

Pas besoin d’un focus group pour réaliser que les rebondissements se multiplient. La cartographie planétaire changera peut-être dramatiquement sous peu, entrainant des disparitions à tous les niveaux. Les sismographes s’inquiètent de la possibilité d’un tremblement de terre majeur sur la faille New Madrid, ce qui aurait pour conséquence de vidanger les Grands Lacs vers le bassin du fleuve Mississippi. Une grande perte en eau douce s’ensuivrait affectant les villes adjacentes ainsi qu’une large périphérie. 

À relire : http://situationplanetaire.blogspot.com/2010/07/retour-au-golfe.html 

Certaines forces destructrices dites naturelles – et d’autres découlant de l’intervention humaine que certains qualifieront de malveillante  – accélèrent le processus de culbute. L’actualité ne cesse de nous en fournir des exemples. En voici deux présentement à l’œuvre : pluies d’animaux et techniques de modification météorologique.

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Source des articles ci-après : http://www.jesuiscultive.com/spip.php?article93   

Les pluies d’animaux


On trouve des témoignages de pluies d’animaux dans de nombreux pays à travers l’histoire. Ce phénomène est d’ailleurs peut-être à l’origine de ce passage de la Bible : "les grenouilles (...) recouvrirent la terre d’Égypte".

Il s’agit le plus souvent de grenouilles ou de poissons qui tombent du ciel, comme s’il en pleuvait. Les animaux sont fréquemment déchiquetés, mais parfois ils survivent à leur chute. Il arrive aussi que les animaux soient gelés, ce qui prouve qu’ils ont été projetés à des altitudes élevées.

L’un des derniers exemples relevés date de février 2007, quand des poissons sont tombés du ciel à Paracatu au Brésil.

La pluie d’animaux a une explication scientifique : les petits animaux (grenouilles, poissons, oiseaux) peuvent être aspirés par des tornades ou des trombes d’eau. Elles emportent les animaux à la surface de l’eau, capturent les oiseaux croisés en vol et assèchent les mares sur leur passage. Les animaux sont soulevés, puis transportés par les courants aériens avant d’être rejetés un peu plus loin.

Toutefois, un point demeure mystérieux : pourquoi les vents rejettent-t-ils une seule espèce animale ?

Les techniques de modification météorologique


En Chine, toutes les provinces ont une station de modification météorologique. Ces stations déclenchent des pluies artificielles en envoyant un produit chimique dans les nuages à l’aide de lance-fusées ou de canons. Ce produit est composé de paillettes d’iodure d’argent qui attirent l’humidité et forment ainsi des gouttes d’eau.

Cette méthode permet de lutter contre la sécheresse, et de faire pleuvoir avant que les nuages n’atteignent un certain lieu (par exemple pour protéger les récoltes de la grêle, ou pour préserver un événement sportif).

Dans certains pays, les grandes stations de ski font appel à cette technique pour provoquer des chutes de neige. Ce procédé est aussi employé pour protéger les aéroports de la grêle et du brouillard.

En 1986, suite à la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl, les pilotes de l’armée russe ont déclenché des chutes de pluie pour éliminer les particules radioactives contenues dans les nuages qui se dirigeaient vers Moscou.

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CONCLUSION

Nous sommes dans un rush de mutation. Dans la périphérie d’un vacuum, d’un cyclone. Pourtant, au cœur même de cette spirale ascendante, se trouve la paix et la sécurité que nous cherchons tant.

En réalité, je trouve ce mouvement plus positif que négatif, même s’il suppose une certaine somme de souffrance préalable dont nul ne sera épargné. Ce n’est pas la planète qui est l’agonie, mais notre civilisation. Et ce n’est pas tant la mort qui fait souffrir que la lenteur de l’agonie et la manière de mourir.

Et puis, s’il y en a qui souhaitent survivre à la destruction, peut-être qu’avec toutes les barquettes de styromousse et les bouteilles d’eau en plastique ils pourraient se construire une Arche de Noé couvrant toute la terre – on le sait que la styromousse et le plastique flottent et sont quasi indestructibles, pas besoin d'avoir un diplôme d'ingénieur!

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ADDENDA 6 janvier  

«Déjà dans les années 60, certains biologistes et scientifiques sonnaient l’alarme. Je pense notamment à Rachel Carson dont le livre Silent Spring prédisait que l'empoisonnement graduel et irréversible des écosystèmes rendrait la terre impropre à toute vie - merci aux hydrocarbures chlorés et aux organophosphates! Son livre publié en 1962 aura 50 ans en 2012; étrange coïncidence, non?» (Introduction blog Situation planétaire.)  

PRINTEMPS SILENCIEUX


Source :
Berryman, T. (2002). «Printemps silencieux + 40». Int’ERE.net, 1 (1), 15 mars 2002.
Bulletin électronique de l’Association québécoise pour la promotion de l’éducation relative à l’environnement (AQPERE)


Printemps silencieux + 40
Par Tom Berryman

Ces temps-ci, on ne cesse de se faire rabattre les oreilles par des Rio + 10, Rio + 10, Rio + 10, des Stockholm + 30, Stockholm + 30 et des Johannesburg 2002, Johannesburg 2002. Allant prendre une marche de fin d’après-midi à l’île Sainte-Hélène, pour me reposer de ce genre de vacarme des négociations entre nations, le chant des oiseaux m’a rappelé que nous en étions déjà à «Silent Spring + 40». Le cauchemar dystopique envisagé par Rachel Carson ne s’est heureusement pas avéré. Le cri raisonné de la célèbre océanographe américaine a été partiellement entendu. Les choses et les gens ont bougé. Quarante ans après la publication de son livre choc, les printemps sont encore chantés.

K’t’ coooo, k’t’ coooo. Tchirp-tchirp-tchirp…tchirp-tchirp-tchirp. Ainsi chantent pigeons et moineaux qui s’agglutinent près des constructions humaines, autour du métro de l’île Sainte-Hélène, d’où sortent des vagues de braves gens qui accourent presque toutes se faire arnaquer dans le vacarme ahurissant des machines à sous du casino. Je vais plutôt en forêt dans les vieilles parties de l’île avant d’aller marcher au bord du fleuve. Il n’y a pratiquement personne, comme d’habitude. Tsi-tsuu… tsi-tsuu, tsi-tsuu… tsi-tsuu, aink-aink-aink… aink-aink-aink, sifflent et chantent mésanges et sittelles. Kâ, kâ, kâ… kâ, kâ, kâ…, o-whou-whou-whou… o-whou-whou-whou, croassent et hululent corneilles et tourterelles. Le printemps est bel et bien là. Bruyant. Étincelant. Vigoureux. Kong-ka-ri... kong-ka-ri, ti-lût, ti-lulût… ti-lût, ti-lulût, chantent carouges aux épaulettes flamboyantes et merles avec poitrines orangées. Ils sont là. Ils sont de retour.

Pause au soleil.

Assis sur des rochers tout juste au bord des eaux vives du Saint-Laurent qui coulent elles aussi en chantonnant, le centre-ville de Montréal se dresse en contre-jour devant moi de l’autre côté du fleuve. Je me ferme les yeux pour goûter ces bons moments de scintillement. Je les rouvre pour apercevoir, tout juste à un mètre de moi, un rat musqué qui remonte en nageant dans les eaux glaciales. De temps à autre, il plonge sous l’eau pendant une vingtaine de secondes pour remonter en surface cinq ou dix mètres plus loin. Plus tard, c’est un couple de canards colverts qui se laissent voir et entendre. La magie de la nature à quelques centaines de brasses du centre-ville.

Retour vers le métro de l’île pour aller rejoindre Montréal en roulant sous le fleuve. Les joueurs du casino sont-là. Ils misent sur un jeu bien triste dans lequel ils perdent. Rio + 10, Stockholm + 30, Johannesburg 2002. On m’invite à miser sur ces conférences. D’un point de vue éducatif, j’ai perdu confiance en ces forums. Je ne gage plus sur ces rencontres entre les chefs des nations où règne une langue de bois. Non, où règne plutôt une langue morte, une langue de béton. Ils sont trop inféodés à une vision comptable et marchande du monde où la croissance économique est devenue le principal impératif.

Je vais plutôt continuer de miser sur ceux qui s’attachent à connaître, à comprendre, à aimer et à soigner leur milieu de vie et à en partager la magie entre générations. Silent Spring + 40. Une passion raisonnée, un chant, un cri pour toutes ces autres vies. Silent Spring + 40 et pourquoi pas Walden + 155. Il y a une vigueur, une vitalité, une profondeur et une historicité dans les activités éducatives centrées sur les merveilles du monde où nous vivons qui ne peuvent être étouffées par les calculs de la diplomatie internationale. Ce sont elles qui font parfois bouger la diplomatie et non pas le contraire.

Merci madame Carson.

EXTRAITS CHOISIS
Le fait incontournable que le déclin de la faune soit lié à la destinée des êtres humains est rapporté de plus en plus souvent partout dans le pays. La faune, fait-on remarquer, régresse parce que sa maison est détruite. Mais la maison de la faune est aussi notre maison.
Rachel Carson, 30 mars 1938, Richmond Times-Dispatch Sunday Magazine (traduction libre).

Personnellement, je suis convaincue qu’il n’y a jamais eu un plus grand besoin qu’aujourd’hui pour des reporters et des interprètes du monde naturel. Le genre humain est allé très loin dans l’établissement d’un monde artificiel de sa propre création. Il a cherché à s’isoler, dans des villes d’acier et de béton, des réalités de la terre, des eaux et de la semence qui germe. Intoxiqué par l’impression de sa propre puissance, il semble aller de plus en plus loin dans de nouvelles expérimentations qui le détruisent ainsi que son monde. Il n’y a certainement pas qu’un seul remède face à cette situation et je ne prétends pas offrir de panacée. Mais il me semble raisonnable de croire – et en fait, je crois – que plus clairement nous sommes en mesure de focaliser notre attention sur les merveilles et les réalités de l’univers qui nous entoure, moins nous avons le goût de détruire ce monde et notre espèce. L’émerveillement et l’humilité sont des émotions très nourrissantes et elles n’existent pas côte à côte avec le désir de détruire.
Rachel Carson, New York, 7 avril 1952, extraits de son discours de réception de la médaille John Burroughs pour son livre The Sea Around Us, paru 10 ans avant Silent Spring (traduction libre).

Je crois sincèrement que pour le petit enfant et pour le parent cherchant à le guider, il n’est pas aussi important de connaître que de ressentir. Si les faits sont les graines qui produiront plus tard connaissance et sagesse, alors les émotions et les impressions sensorielles sont le terreau fertile dans lequel les graines doivent germer et grandir. Les années de la petite enfance sont le moment de préparer le sol. Une fois que les émotions ont été éveillées – un certain sens du beau, l’excitation du neuf et de l’inconnu, un sentiment de sympathie, de compassion, d’admiration ou d’amour – alors nous désirons la connaissance au sujet de l’objet de nos réponses émotives.
Rachel Carson, 1956, The Sense of Wonder (traduction libre).

L’eau, le sol et le vert manteau terrestre de plantes constituent le monde qui soutient la vie animale de la Terre. Pourtant l’Homme moderne se souvient rarement du fait qu’il ne pourrait exister sans les plantes qui captent l’énergie solaire et fabriquent les aliments de base dont il dépend pour vivre. Notre attitude envers les plantes est particulièrement bornée. Si nous envisageons une utilité immédiate à une plante, nous l’entretenons et la nourrissons. Si, pour quelque raison que ce soit, nous trouvons que la présence d’une plante est indésirable ou simplement que nous y sommes indifférents, nous pouvons la condamner sur-le-champ à la destruction.
Rachel Carson, 1962, Silent Spring (traduction libre).

L’erreur fondamentale réside dans le contrôle autoritaire qui a été accordé aux intérêts des agences agricoles. Il y a, après tout, plusieurs autres intérêts en jeu : il y a les problèmes de pollution des eaux, de pollution du sol, de protection de la faune, de santé publique. Pourtant, le sujet est appréhendé comme si les intérêts de l’agriculture étaient suprêmes, ou en fait, les seuls.
Rachel Carson, 8 janvier 1963, extraits d’un discours au Garden Club of America (traduction libre).

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ADDENDA - 7 janvier 

AOÛT 2009 - «Pluie» de quiscales


Ah, ces biochimistes et biologistes sans conscience, on aurait parfois envie de leur administrer leur propre venin. Je les trouve plus menaçants que les pigeons auxquels était destiné l’Avitrol ajouté au maïs des mangeoires en vue de les exterminer. Une quarantaine de quiscales ont échoué sur un trottoir, agonisant pendant de longues minutes après en avoir mangé. Combien de geais bleus et autres oiseaux seront touchés - à notre insu? Et puis, quand les animaux morts ne sont pas ramassés, des chats et des oiseaux de proie les mangent.

«Expérience inquiétante, dimanche matin, pour des résidants du quartier Limoilou, à Québec. Des oiseaux, des quiscales bronzés, se sont mis à tomber du ciel par dizaines, pris de convulsions.

On a d'abord cru qu'une fuite d'un gaz toxique était à l'origine du phénomène. Mais, vérification faite, on a plutôt constaté que les quiscales étaient victimes d'un composé organique destiné à étourdir les pigeons, l'Avitrol. Le produit avait été mélangé à du maïs et placé dans des mangeoires, à la demande d'un propriétaire du secteur qui voulait se débarrasser des pigeons qui ont élu domicile sur le toit de son immeuble.

L'exterminateur qui avait installé les mangeoires croit maintenant que les quiscales, qui se rassemblent en grands groupes à cette période de l'année, se sont rués sur les mangeoires pour se gaver de maïs. Or, le dosage de l'Avitrol, calculé pour indisposer les pigeons, a provoqué la mort des quiscales, des oiseaux de plus petite taille.
Les mangeoires et leur contenu ont été rapidement récupérés. Une quarantaine d'oiseaux sont morts.
Source : http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/regional/archives/2009/08/20090831-125913.html

Et qu’en est-il des vaccins largués par hélicoptère destinés aux ratons-laveurs et moufettes? Que contiennent-ils? Qui me dit que mon chien ne sera pas tenté d’avaler une de ces capsules? Et quelle en sera la conséquence?

Pourtant, les biochimistes et biologistes sont les plus aptes à savoir que notre monde constitue une chaîne biologique reposant sur l’interdépendance.

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